26 mars 2023

156. "Une théorie de la connaissance chez Goethe - Rudolf Steiner

 

A propos de

« Une Théorie de la Connaissance chez Goethe »


de Rudolf Steiner

 

aux Editions Anthroposophiques Romandes, édition 1985

 

Avant-lire

La méthode de recherche exclusivement considérée comme scientifique par le milieu institutionnel des sciences est légitime pour l’étude quantitative des phénomènes physiques et mécaniques de la matière inorganique. Elle ne l’est plus, selon R. Steiner, pour aborder l’étude qualitative des phénomènes du monde organique ou du domaine psycho-spirituel. A partir de l’exemple concret et fécond du mode de recherche adopté par Goethe pour l’étude des mondes végéta et animal, il fonde une méthode de connaissance préfigurant une science du vivant, adaptée aux processus de vie. De même il propose un approfondissement des sciences humaines en abordant les phénomènes humains ou culturels avec des outils de pensée, concepts et idées, qui leur soient adaptés.  Dans le résumé ci-après de « Une Théorie de la Connaissance chez Goethe » je  ne présente que brièvement la première partie du livre qui est une sorte de tronc commun avec « Vérité et Science », (cf. l’article n° 149 de ce même Blog). R. Steiner montre ensuite ce qu’il faudrait modifier dans la méthode scientifique générale de base pour l’adapter aux domaines de recherche du vivant végétal ou animal et au domaine étudié par les sciences humaines que sont la psychologie, l’ethnologie, la sociologie et l’histoire. La fin du livre aborde le rapport spirituel entre l’approche scientifique et la création artistique.

 

 

 

Dans les années 80 du 19e siècle Rudolf Steiner fut chargé d’écrire une introduction aux œuvres scientifiques de Goethe conservés aux archives de Weimar.

 

Dans l’œuvre de Goethe où se révèle sa conception du monde et de la vie « régnait l’humain le plus parfait et le plus pur » admire R. Steiner, qui écrit de plus: « Jusque dans les détails, ma propre conception me plaçait au cœur d’une épistémologie de la conception goethéenne du monde

 

Tout d’abord, thèse de doctorat

 

A la même époque, préparant sa thèse de doctorat de philosophie, ses « pensées vivaient dans les conceptions philosophiques de l’époque concernant l’essence de la connaissance » écrit-il en préface. C’est pourquoi s’y exprime des comparaisons avec les opinions philosophiques de son temps au sujet de la connaissance.

 

Son estime et ses affinités avec l’œuvre de Goethe l’amena non seulement à défendre la démarche scientifique de celui-ci mais aussi à la fonder philosophiquement dans ce deuxième ouvrage de sa vie, vie qui fut consacrée à la connaissance.

 

R. Steiner s’oppose au courant philosophique du 19e siècle qui établit des limites à la connaissance et refuse à la conscience humaine d’accéder à un savoir de la vraie réalité, reléguée dans un au-delà insaisissable par le philosophe Kant qui va influencer des courants philosophique et scientifique jusqu’à nos jours.

 

Ce qui différencie R. Steiner des autres

 

Ce qui éloigne R. Steiner de beaucoup d’autres  épistémologues est fondamentalement  sa conviction « qu’il existe une réalité spirituelle» qui permet de « comprendre l’évolution du monde » et des connaissances.

 

En préliminaire R. Steiner considère que «  la tâche de la science ne consiste pas à soulever des questions mais à les observer avec soin lorsqu’elles sont posées par la nature humaine et par le niveau de culture du moment, et d’y répondre. ». Il regrette que la science les néglige « de sorte que nous avons une science que personne ne recherche et un besoin scientifique que personne ne satisfait. »

 

(Les choses ne se sont pas arrangées puisque la recherche fondamentale qui devrait « nous éclairer sur les énigmes du monde » n’a cessé de régresser au détriment des recherches mercantiles d’exploitation de la nature et maintenant, au 21e  siècle, de l’homme lui-même.)

 

Chaque science a un domaine particulier où est recherchée la cohérence des phénomènes à partir d’une mise en relation de la réalité tangible observée avec le monde idéel des conceptions scientifiques. C’est pourquoi il est indispensable de discerner quels sont les rapports réciproques entre ces deux mondes opposés qui semblent inconciliables à certains. Quel est le rapport entre un objet de la réalité sensible et notre penser humain au sujet de cet objet ? C’est une science de la connaissance qui doit y répondre.

 

Le processus de connaissance

 

Et pour répondre à cette question  Steiner va déterminer ce qu’est une expérience et son contenu, ensuite il va décrire l’activité de l’esprit humain au cours du processus de connaissance avec le rôle  et la nature du penser dans les premiers chapitres que je vais très brièvement résumer car ils font double emploi, bien qu’exprimés différemment, avec sa thèse de « Vérité et Science » (résumé dans le dossier n° 149 de ce même blog).

 

Dans les chapitres suivants il expose  pourquoi et comment les méthodes scientifiques doivent être adaptées aux différents domaines de recherches selon que l’on y étudie l’inorganique, l’organique ou les humains.

 

En conclusion il compare connaissance et création artistique

 

Qu’est-ce que l’expérience pure ?

 

Dans les premiers chapitres, il décrit l’« expérience  pure»  scientifique ou non : c’est-à-dire la forme sous laquelle nous apparaît la réalité sensible perçue par nos sens. (C’est aussi ce qu’il appelle le « donné immédiat » dans « Vérité et Science »). Le contenu de cette expérience pure décrite par l’observation pure est une juxtaposition d’objets dans l’espace ou une succession de faits dans le temps. Dans cette expérience où seule l’observation est concernée, les multiples choses sont équivalentes, les faits sont incohérents. Mais notre esprit humain spontanément aspire à élucider  les rapports entre les éléments ou les faits particuliers et pour cela  recherche une cohérence dans la multiplicité des éléments observés.

 

Pour différencier et hiérarchiser la diversité perçue, pour comprendre le sens des divers éléments de l’ensemble vu, il faut réfléchir à ce qu’on vient d’observer, il faut penser.

Avec nos sens nous n ‘accédons qu’à une moitié de la réalité que notre faculté de penser complète.

 

L’expérience scientifique

 

Dans l’expérience scientifique la réalité observée est élucidée, comprise après qu’elle soit élaborée par les concepts et les idées scientifiques en cours. Malgré cela beaucoup de scientifiques modernes commettent l’erreur de négliger le rôle de leur propre penser dans l’éclairage des phénomènes et croient encore que seule la description ou l’énumération de la réalité sensible sont objectives et « scientifiques » comme si cette réalité sensible était une chose achevée, complète et saisissable telle qu’elle se présente.

 

Paradoxalement ces mêmes scientifiques qui dénient  au monde idéel du penser son objectivité et sa tâche indispensable, transgresse sans cesse leur propre théorie de l’expérience dès les premières explications scientifiques des faits, forcément issues des concepts et des idées qu’ils ont pu acquérir.

 

R. Steiner rectifie donc une fausse conception de l’expérience qui a donné naissance ensuite à l’opinion que le monde apparent ne serait que le monde subjectif de nos représentations. Il fait remarquer que le prédicat de subjectif attribuée au monde perçu suppose qu’on y applique une connaissance particulière issue de la pensée et que ce ne peut pas être le point de départ d’une théorie de la connaissance qui doit partir, pour rester rigoureusement scientifique et ne pas être entachée d’erreur, d’un point situé hors de la connaissance dont il faut d’abord examiner le processus.

 

(De plus si la réalité perçue est le monde subjectif de nos représentations, comment peut-on considérer en même temps que seule sa description serait  objective...?)

 

Bien que la plupart des hommes n’en voient que l’expression individuelle et subjective, le monde idéel est un monde objectif, universel, commun à tous et dont l’existence repose sur ses propres lois (cf. l’article n° 149 de ce même Blog).

 

De « Vérité et Science » à « Une Théorie de la Connaissance chez Goethe »

 

Ce que R. Steiner ajoute dans cet ouvrage-ci, par rapport  à  « Vérité et Science »,  c’est la description de la « double tâche du penser » qui consiste à :

 

1) Créer des concepts

 

2) Rassembler les concepts particuliers en un tout homogène.

 

Cette double tâche est assurée par deux fonctions différentes : l’entendement et la raison, selon la terminologie employée par R. Steiner.

 

L’entendement sépare, distingue avec précision, analyse et maintient les éléments et les concepts séparés ; c’est l’étape préliminaire indispensable et analytique de la démarche scientifique.

 

Le rôle de la raison

 

La raison unit les éléments et les concepts en un tout harmonieux, elle synthétise et retrouve l’unité intrinsèque de l’objet d’étude ; c’est la raison qui permet la compréhension unitaire du monde saisi dans la clarté des concepts particuliers.

 

L’entendement éloigne de la nature par la séparation artificielle qu’il crée d’abord tandis que la raison ramène à la réalité naturelle en retrouvant l’unité, en retrouvant les liens qui relient les  parties de la réalité.

 

Les pensées isolées fixées par l’entendement sont reliées en idées par la raison qui ramène un ordre et l’unité dans la multiplicité des concepts.

 

La raison ne présuppose pas l’unité, ne la crée pas,  mais elle la révèle quand elle existe dans l’objet considéré.

 

Dans le jugement  le plus simple qui réunit un sujet et un prédicat, donc deux concepts (ex : « Tout corps est pesant ») est impliquée  une activité élémentaire de la raison.

 

Une science sans raison donnerait un simple catalogue d’éléments comme par exemple le « classement » de Linné pour les plantes, qui ressemble plus à une énumération qu’à un réel classement.

 

Une précision importante

 

R. Steiner précise que « l’unicité peut être ressentie ou pressentie obscurément par le cœur » qui remplace alors la raison en absence de démarche scientifique.

 

(Cette précision me permet de comprendre les expressions âme d’entendement et de sentiment ou âme d’entendement et de cœur utilisées par R. Steiner dans d’autres ouvrages pour désigner des parties du psychisme humain)

 

L’esprit humain n’est pas un réservoir d’idées mais un organe de perception des idées par la raison.

 

En conclusion une science de la connaissance saisit le rôle du connaître pour le monde, en indique son but idéal qui est de parachever l’expérience, en détermine le contenu qui s’avère être idéel et montre comment s’accomplit l’acte de connaître. Tout ce processus étant déjà décrit et expliqué dans le résumé 149 du blog.

 

Rechercher l’essence des choses consiste donc à retourner au contenu d’idées du monde. Et chaque science a un domaine d’étude spécifique mais selon que ce domaine est inorganique ou organique ou humain, les méthodes scientifiques doivent s’adapter pour accéder à cette essence des choses étudiées. 

 

La méthode scientifique spécifique à l’étude quantitative de l’inorganique inerte est un cas particulier de la démarche scientifique générale et R. Steiner en propose des adaptations pour le monde vivant de l’organique et pour les sciences humaines, toutes éminemment qualitatives.

 

Une théorie de la connaissance adaptée à l’étude de l’organique

 

Après avoir pris comme sujet d’étude le mode d’observation de Goethe, R. Steiner décrit une théorie de la connaissance adaptée à l’étude de l’organique. Pour le végétal et l’animal Goethe a confronté ses observations et ses pensées et en a attendu le résultat. Il a recherché l’idée manifestée dans les phénomènes, dans ses sujets d’étude pour en comprendre la vie et ses manifestations.

 

Contrairement à ses prédécesseurs, jusqu’au 18e siècle, il ne recherche plus la finalité d’un organe ou d’un organisme mais il cherche comment ceux-ci  se développent et pour cela il applique une méthode qui lui sera féconde en découverte, une méthode scientifique mais qui ne sera pas reconnue par ses pairs parce que non démonstrative.

 

Pour Goethe et pour R. Steiner la méthode scientifique est bien plus vaste que « l’explication du monde par les lois de la physique ». La méthode de la physique n’est pour eux qu’un cas particulier de la méthode scientifique générale reposant sur l’observation élaborée par le penser humain.

 

Pour étudier l’inorganique et pour les mécanismes, il est légitime de procéder par démonstrations fondées sur certaines règles à partir d’hypothèses de départ et d’employer les mathématiques pour quantifier des objets d’étude du règne minéral. Pour les règnes du vivant végétal et animal Goethe procède par développement et non par démonstration. Il recherche le modèle général, l’organisme général à partir du modèle particulier qu’il observe. Ce modèle général de référence est appelé Type par R. Steiner.

 

La notion de « type »

 

L’outil de recherche « type » est un modèle idéel, « fluide, d’où se laissent dériver les genres et espèces particulières ». Les types spécialisés, les sous-types et les types sont  « à la base de l’évolution ». Le type est « un organisme primordial ». La plante primordiale, l’animal primordial ou l’organe primordial n’appartiennent pas  à la réalité sensible, ils sont uniquement perçus par l’esprit humain.

 

Les formes particulières du monde organique sont des manifestations des types idéels. Le type permet de voir dans chaque forme particulière spécifique la forme primordiale. Ce type joue le même rôle pour l’organique que la loi physique naturelle pour l’inorganique, loi qui régit une infinité de phénomènes particuliers quand elle est confrontée aux faits. Quand l’étude scientifique de l’inorganique ramène un phénomène à une loi physique, l’étude scientifique de l’organique ne confronte plus le fait à une loi mais développe une forme à partir de la forme primordiale par une série de formes évolutives dérivées, en pensée, du type.

 

Pour cette activité de recherche dans le domaine organique du vivant l’esprit qui cherche à dégager un type doit fournir une activité plus intense que celle nécessaire pour extraire la loi générale qui régit les phénomènes particuliers, nous précise R. Steiner.  Dans une science du vivant c’est l’esprit qui  doit contempler : «L’esprit doit assumer une activité qui incombe aux sens dans la science de l’inorganique »  ou « La faculté de jugement doit contempler en pensant et penser en contemplant »

 

Cette activité de l’esprit permet le jugement intuitif, pratiqué et mis en évidence par Goethe, défendu par R. Steiner et renié dans la théorie de la connaissance de Kant.

 

Pour résumer…

 

Dans la science de l’inorganique : la loi, la démonstration et le jugement réflexif sont adaptés mais dans une science de l’organique, c’est le type, le développement, la comparaison et le jugement intuitif qui sont appropriés. Les travaux scientifiques de Goethe n’ont pas été reconnus à leur juste valeur malgré ses découvertes parce que le milieu scientifique institutionnel rejette les affirmations sans méthode  démonstrative (et actuellement sans tentative de quantification).

 

L’intuition est aussi rejetée malgré les nombreuses découvertes de scientifiques ou de techniciens où elle est impliquée. Elle est assimilée à la foi qui est une vérité donnée toute achevée sans les raisons qui la justifie, ce qui n’a rien à voir avec la compréhension acquise par intuition dans laquelle les raisons des affirmations sont connues.

 

Les Sciences humaines, sciences de l’esprit humain

 

Les sciences de l’inorganique et de l’organique sont des sciences de la nature qui complètent toutes deux à leur façon la réalité sensible perçues par nos sens. Mais les sciences humaines ne sont plus des sciences de la nature, ce sont des sciences de l’esprit humain, elles étudient des contenus spirituels : le psychisme, les convictions scientifiques successives, les créations culturelles, les œuvres d’art, etc. Donc la réalité qu’elles étudient contient déjà l’idéel sans l’intermédiaire d’une science : « L’homme s’explique avec lui-même et son espèce. » dans les sciences humaines telles que la Psychologie, la Sociologie, l’Histoire, etc.

 

L’être humain et ses manifestations ne sont compréhensibles ni par les lois naturelles, ni en tant que forme particulière d’un type général, Les sciences humaines  exigent donc une autre méthode d’approche scientifique.

 

L’humain se donne ses propres lois, il n’est pas entièrement déterminé de l’extérieur par la nature, par l’État ou par l’Histoire. Les influences héréditaires et sociales ne suffisent pas à comprendre un être humain autonome, non dépendant d’une pure nécessité.

 

Comment l’être humain participe à la vie du monde

 

La Psychologie, l’Ethnologie, l’Histoire montrent comment les sujets humains participent au monde et leur façon de s’intégrer à la structure du monde dépend d’eux-mêmes. L’être humain n’est pas une créature entièrement conditionnée par la nature et la nécessité d’une part et d’autre part, les sciences humaines étant des sciences de l’esprit elles sont donc aussi « des sciences de la liberté ». De ce point de vue « l’idée de la liberté doit être leur centre et les dominer »

 

(La liberté, pour R. Steiner est une liberté de penser, elle appartient au domaine de l’esprit. Son ouvrage fondamental est « La philosophie de la Liberté »)

 

Contrairement au domaine du pur organique où le particulier est conditionné par le type général, pour le domaine de l’humain, le général est conditionné par le particulier. L’opposition fondamentale entre la Nature et l’Esprit se retrouve dans les sciences. Dans les sciences de la Nature la loi physique générale ou le type général éclairent les phénomènes particuliers tandis que  dans les sciences humaines, sciences de l’esprit humain, la loi est donnée par le  particulier, c’est le particulier qui présente de l’intérêt.

 

Par exemple ce sont les personnalités particulières historiques qui font l’Histoire et conditionnent l’évolution historique générale des sociétés humaines. Pour les sciences humaines l’idée de la personnalité doit être maintenue comme référence, et joue le même rôle que l’idée du type pour la science de l’organique.

 

Selon R. Steiner, la Psychologie, première science humaine où l’esprit humain s’étudie lui-même, devrait étudier l’esprit en tant qu’entité active et non se contenter d’étudier seulement les phénomènes par lesquels l’esprit se manifeste car cela conduit à « une science de l’âme sans âme », au lieu d’élaborer une véritable Psychologie. « Il importe de reconnaître dans leur essence les manifestations de l’esprit, penser, sentir, vouloir, en tant qu’expression de la personnalité. Ces manifestations de la personnalité sont liées au centre ’Je’ de l’être humain. »

 

L’être humain et la notion de peuple

 

L’homme existe aussi dans une société avec une individualité en lien avec un peuple. Les sciences sociales étudient comment les individualités vivent et agissent au sein d’un peuple ou d’une nation. L’individualité du peuple devrait donc être un objet d’étude pour ces sciences et elles  devraient montrer quelle forme devrait prendre tel Etat pour que l’individualité de tel peuple puisse s’y exprimer.

 

En opposition à l’opinion que la Constitution de tous les peuples doit s’organiser selon un certain modèle, R. Steiner est convaincu que la « Constitution qu’un peuple se donne à lui-même doit être tirée de son essence la plus profonde » et qu’elle doit exprimer le caractère individuel du peuple sous forme de ses lois.

 

(Cette conception est en  opposition avec la volonté mondialiste actuelle  d’uniformisation des pays)

 

De même que la Psychologie doit « explorer l’essence de l’individu particulier », l’Ethnologie doit étudier « l’individu immortel », c’est-à-dire comprendre l’individualité particulière d’un peuple en ce qu’elle a de raisonnable. L’Ethnologie devrait être une psychologie des peuples.

 

Voici le point de vue de R. Steiner qui rend possible la liberté : « Tout ce qui a une grandeur morale s’accomplit sous l’impulsion directe d’une idée individuelle et non sous l’autorité de lois morales extérieures ».

 

Qu’il existe une majorité d’humains se conformant à des commandements extérieurs, qu’il existe une humanité contrainte et soumise à une nécessité comme le seraient de simples créatures naturelles, n’empêche pas qu’il existe aussi des individus libres, guidés par leur propre idéal, poussés par une impulsion venant d’eux-mêmes et non venant de l’extérieur par des lois morales ou politiques. Ce sont d’ailleurs ces humains libres qui agissent en fonction de ce qu’ils comprennent et selon des commandements qu’ils se donnent à eux-mêmes qui influencent le plus les sociétés et le cours de l’Histoire.

 

L’Histoire

 

L’Histoire est une science humaine dont l’objet d’étude est l’homme, ses actions, ses opinions, etc. L’Histoire doit découvrir comment les hommes contribuent au progrès de leur espèce, doit comprendre le vouloir et les tendances de la nature humaine. Les lois en Histoire ne sont pas de simples relations de causes à effets comme pour les lois naturelles de la physique. Un fait historique est toujours déterminé par un facteur idéel, par les idées des hommes.

 

Les méthodes des sciences humaines doivent donc être fondées sur l’appréhension directe de la réalité idéelle, leur objet d’étude est spirituel, c’est celui de l’esprit humain sous ses différentes manifestations.

 

Dans cet ouvrage R. Steiner fait une digression à partir de sa conception de l’homme qui ne peut trouver qu’en lui-même le but et le noyau  de son existence, ce qui signifie qu’il est responsable de son bonheur ou de son malheur.  Pour R. Steiner optimisme et pessimisme n’ont pas beaucoup de sens. Le monde n’est ni bon, ni mauvais, il devient l’un ou l’autre par l’homme.  Mais il va plus loin encore, en toute cohérence avec sa conception de l’homme et de l’Univers : « Si une puissance lui octroyait le bonheur de l’extérieur, elle le condamnerait à la non-liberté ».

 

En conclusion à cet ouvrage il met en parallèle la connaissance et la création artistique qui ont été aussi les deux manifestations créatives de la vie de Goethe. R. Steiner a montré que le connaître n’est pas passif, que c’est une activité et que le vrai contenu des sciences est le monde des idées perçu par l’esprit des scientifiques et non la matière extérieure observée par leurs sens. La création artistique est une autre activité humaine par laquelle un artiste tente d’imprimer à une réalité extérieure, à un matériau, une idée contemplée par son esprit.

 

Ce qui est idée dans les sciences devient image dans l’art

 

La science et l’art ont donc un but commun : surmonter la réalité sensible par l’esprit.

« Le scientifique regarde l’idée à travers le sensible tandis que l’artiste aperçoit l’idée dans le sensible. »

 

L’ouvrage se termine par cette citation de Goethe : « Je pense que l’on pourrait appeler la science...le savoir abstrait ; l’art...serait la science appliquée à l’acte. La science serait la raison et l’art ...la science pratique. De sorte que la science serait le théorème et l’art le problème. »

 

 

 

Plus personnellement…

La démarche de Goethe pour étudier le végétal ou l’animal, méthode qui compare chaque forme organique particulière à un type général perçu en esprit est une méthode comparative dont a été vérifiée le bien-fondé et l’efficacité dans les études de la matière organique grâce à la technique qualitative dite par « Cristallisation Sensible », (technique décrite et recherches en partie consignées dans « Cristaux Sensibles » de Tesson et Fernandez-Bravo, Ed. Du Fraysse, 1998).  

 

La description minutieuse des ICS (images de Cristallisation Sensibles), préconisée par des scientifiques, n’avait mené à aucune connaissance de la substance organique.

   

Deux choses ont été décisives pour la pratique dont le but était de hiérarchiser les qualités nutritives des aliments en fonction de leur méthode d’agriculture ou de  transformation.

 

1) D’abord percevoir des types et sous-types d’ICS correspondant à des types de substance, des types de végétaux ou des types d’organes de végétaux désignés tantôt par « type » (type fleur, type racine, type feuille, type fruit, type graine, etc.), tantôt par « image caractéristique de... » (de céréale, de plante aromatique, etc.).

 

2) Et, ensuite, de prendre du recul par rapport à l’observation pure des ICS et réfléchir à ce que pouvaientt signifier les multiples comparaisons d’ICS entre elles d’une part et, d’autre part, par rapport aux substances correspondantes étudiées. La confrontation entre les observations des ICS et les idées ou connaissances déjà acquises concernant les substances étudiées se sont révélées fécondes.  

 

Le contrôle de qualité des substances alimentaires, donc la faculté de hiérarchiser des qualités par les ICS ne fut possible qu’après avoir perçu les différents types que les ICS proposaient à force de comparaisons multiples à différents niveaux. Grâce à la volonté de comprendre, la confrontation permanente entre les observations comparatives et les raisonnements a permis d’utiliser concrètement les Images obtenues par la technique de Cristallisation Sensible.

 

En résumé, la perception de ces types idéels, après comparaisons multiples d’ICS et réflexion incessante, s’est révélée fructueuse tandis que la pure observation des ICS était restée sans résultat significatif, sans possibilité de hiérarchisation des ICS. Celles-ci n’étant que des supports de visualisation (ou de contemplation) des qualités vitales des substances organiques étudiées.

 

Pour faire mieux saisir ce que signifie cette visualisation de types, il est possible de la comparer analogiquement avec la perception, par exemple, d’un « air de famille » entre un enfant et un adulte dont les morphologies ne sont pourtant pas identiques.  

  

Ensuite l’auto-observation, après coup, des raisonnements appliqués en vue d’utiliser les ICS pour une estimation qualitative des aliments, a permis de la rendre transmissible comme toute autre méthode scientifique et de la transmettre à des dizaines de personnes ayant un but de hiérarchisation qualitative des ICS et des substances organiques.

  

Ce sont les ouvrages de R. Steiner qui ont permis de défendre le caractère scientifique de ces recherches qualitatives par C.S.

 


 



24 mars 2023

155. La corruption des élites, la guerre des mondialistes - Stanislas Berton

 

Corruption des élites : la guerre des mondialistes 


 Politique & Eco n° 373

avec Stanislas Berton

TVL

Politique & Eco : Olivier Pichon et Pierre Bergerault

 

Transcription d’une vidéo

 

https://www.youtube.com/watch?v=R5foTl-idT8

 

Avant-lire

Stanislas Berton, entrepreneur, économiste et écrivain, est l’auteur des essais récents ; « La France retrouvée » et « L’homme et la Cité », en 3 volumes, dans lesquels il fait le constat d’une guerre « hors limite » silencieuse, par infiltration et subversion des institutions, d’une France trahie par ses élites acquise à la religion mondialiste « Le combat contre le mondialisme est avant tout spirituel » dit-il à l’instar d’autres auteurs.

 


Une guerre qui, selon lui, approche de son dénouement grâce à la résistance d’une partie du monde mais qui risque d’emporter la France dans la chute de l’Occident si la majorité pro-mondialiste de français n’ouvre pas les yeux sur ce système pervers qui nous conduit aux catastrophes culturelle, économique, financière, démographique et à la guerre physique en Europe.

 

 

Pierre Bergerault interviewe Stanislas Berton : « Le règne mondialiste touche à sa fin. »

 

S o m m a i r e

 

Une guerre froide, devenu chaude, enfin visible

Les objectifs mondialistes

Les moyens utilisés par ces mondialistes

Les experts de la désinformation

Les « Young Global Leaders », c’est qui ?

Les métiers dépourvus de sens

Féminismes

Infantilisation

Arrogance épistémique issue de techniques sophistiquées

Depuis la Révolution Française, un marqueur

Le combat contre le mondialisme est avant tout spirituel.

De la pyramide du Louvre au Champs de Mars

L’opposition contrôlée

Wall Street, financeur universel

La continuité du pouvoir mondialiste : une illusion.

Il y a 2 dimensions : collective et individuelle.

Deux citations terminent  cet entretien.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entretien à partir du livre : « L’homme et la Cité - Volume III », Ed. Le Temps Retrouvé.  L’essai de Stanislas Berton vise à montrer la réalité d’une guerre froide devenue chaude, opposant les forces mondialistes à celle des nations.

 

Cette guerre, hors limite, se fait plus par infiltration que par invasion, par la subversion des institutions et se déploie dans divers domaines : le droit, l’économie, la finance, la culture, la démographie.

 

 


Une guerre froide, devenu chaude, enfin visible

 

En 2022 cette guerre est devenue visible avec le front ukrainien, qui concentre l’attention cette année mais dont le front plus large ne date pas d’hier avec des étapes qui ont réchauffé peu à peu cette guerre.

 

En 2016 la victoire inattendue de Trump aux USA, la purge du prince héritier Mohammed Ben Salmane a décapité l’État profond saoudien en arrêtant des gens de sa cour et en saisissant 800 Milliards d’actifs puis la guerre militaire en Ukraine et en même temps beaucoup d’autres choses importantes se passent dans le monde, il faut aborder tout cela .

 

Cette guerre est aussi cognitive. Comme le disait le professeur de West Point James Giordano, le cerveau humain sera le champ de bataille du 21ème siècle. C’est une guerre de l’information et de la perception. Tout un travail est fait sur la Russie, la Chine et tous ceux désignés comme complotistes, pour préparer l’opinion publique et enfermer les populations occidentales dans une réalité parallèle.

 


Les objectifs mondialistes

 

Les objectifs des mondialistes au sein de ce conflit : il faut d’abord comprendre que le mondialisme est un suprématisme avec une idée centrale de castes dans la société et notamment une caste d’élus qui ont le droit divin de gouverner la Terre. Donc ils veulent réaliser une gouvernance mondiale  et pour cela détruire les nations souveraines.  Une gouvernance mondiale d’inspiration technocratique car ils pensent que l’on peut tout manager par les techniques modernes du monde de l’entreprise.

 

Cette caste d’élus qui veut gouverner, par des moyens technocratiques, le reste de l’humanité assimilé à une sorte de bétail, va donc le surveiller en permanence, le tracer, le pucer . Ce projet de surveillance généralisé s’est déployé visiblement et concrètement avec le prétexte de la crise sanitaire et va continuer à se déployer avec les smart cities, villes connectées, avec l’internet des objets, objets connectés qui donnent en permanence des informations . La prochaine étape évoquée par Klaus Schwab en 2016 dans un entretien, sera l’internet des corps, les hommes seront alors connectés pour nourrir tout le système de surveillance.  Puis ensuite ce sera l’abolition de la propriété privée dont les prémices commencent à se manifestent.

 

C’est un système totalitaire où une caste veut réduire en esclavage le reste de l’humanité, jugé populations inférieures.

 

Les moyens utilisés par ces mondialistes 

 

Les moyens utilisés par ces mondialistes : manipulation psychologique et ingénierie sociale pour neutraliser toute volonté de résistance. C’est le proto-mondialisme qui a inventé l’ingénierie sociale : la Société Fabienne, créée fin du 19é siècle. (Voir Blog n°140), qui a fondé la London School of Economy, pionnière des théories économiques comportementales. Et il faut aussi signaler  le neveu de Freud, Edward Bernays, qui invente les relations publiques et la manipulation de l’opinion par la presse, par la publicité. Son livre : « Propaganda - Comment manipuler l’opinion publique » annonce la couleur.

 

Ces mondialistes ont compris qu’une oppression visible suscite une rébellion, ils décident donc d’empêcher les gens de comprendre qu’ils sont dans une prison et même de leur faire croire que cette prison est la liberté, c’est un coup de maître ! En fait les gens sont poussées vers la servitude mais en leur faisant croire que c’est eux qui en sont à l’initiative et en leur disant que c’est pour leur bien, pour leur accomplissement personnel ou la réalisation de leurs désirs. Les populations occidentales sont enfermées dans une prison cognitive car les mondialistes ont réussi à faire aimer aux occidentaux leur servitude.

 

Les experts de la désinformation 

 

Le personnel des plateaux TV, les journalistes, etc. désinforment, tronquent  les faits ou mentent. Tous ne sont pas forcément rémunérés pour cela car il existe des effets d’influence plus diffus, plus subtils. Par exemple par la formation. Le mondialisme s’est déployé à partir des universités d’élite, notamment les grandes universités anglaises dont Oxford. Des gens recrutés sont placés à la tête de grands journaux par exemple. Une sélection des profils, un formatage, une interdiction de certains sujets à ne pas aborder ou de certaines opinions à ne pas avoir pour trouver du travail, etc., vont créer une autocensure, un conformisme idéologique d’autant plus redoutable qu’il n’est pas une pression directe bien évidente.

 

Les « Young Global Leaders », c’est qui ?

 


Un bon exemple est la Fondation des « Young Global Leaders », liée au FEM (Forum Economique Mondial), qui rassemble ce personnel mondialiste et le dispatche aux postes de pouvoir. Dans un témoignage éloquent Klaus Schwab, le directeur du FEM,  dit à la Harvard Kennedy School devant son auditoire : «  Avec mes  Young Global Leaders nous avons pénétré tous les gouvernements de la planète ». Les mondialistes repèrent grâce aux grandes universités les éléments les plus prometteurs et leur mettent le grappin dessus en leur assénant que leur seule chance de réussite est de rejoindre le mondialisme et ces jeunes le font soit par la séduction des théories mondialistes soit par ambition personnelle.

 

Le profil qui intéresse les mondialistes est celui des gens ayant un certain niveau intellectuel tout en étant influençables car ils seront contrôlés par pression ou par chantage. Les rituels initiatiques de pédophilie permettent par exemple de tenir les gens, comme dans la maffia on fait tuer quelqu’un pour tenir ensuite l’initié. Jeffrey Epstein enfermait avec des gamines et filmait les futurs « initiés » sur lesquels il pouvait ensuite faire pression.

 

A cela s’ajoute une logique dynastique avec de grandes familles comme dans l’ancienne aristocratie avec des mariages entre lignées car dans ces familles on ne se mélange pas avec n’importe qui. Et les mondialistes ont infiltré toutes les cours royales d’Europe avec toujours cette idée de suprématisme qui empêche de se mélanger avec les castes inférieures.

La cooptation des plus brillants est faite pour neutraliser une éventuelle opposition ou résistance.

 

 Les métiers dépourvus de sens

 

Un autre moyen des mondialistes ce sont les métiers qui n’ont aucun sens, on s’en est rendu compte pendant le confinement. On n’a pas eu besoin de tous pour faire marcher la société. Les plus essentiels alors étant les métiers les plus mal payés ou les plus mal considérés. Le système mondialiste promeut les métiers qui ne servent à rien et sont créés pour compenser l’augmentation des gains de productivité comme l’explique l’anthropologue David Graeber.

David Graeber

 

J.M.Keynes prévoyait que l’augmentation des gains de productivité allait libérer beaucoup de temps libre mais il a eu tort, au lieu d’avoir du temps libre nous avons travaillé encore davantage à un rythme de plus en plus frénétique. Et avec la suppression d’emploi, de plus en plus de responsabilités pour certains. La thèse de Graeber c’est de dire que, pour empêcher les gens d’avoir du temps libre et de réfléchir au système dans lequel ils vivent, les mondialistes les abrutissent avec des emplois inutiles. S. Berton pense que ça sert aussi à neutraliser les cadres et cadres supérieurs.

 

Pendant le confinement on a vu quels sont les emplois essentiels qui peuvent bloquer la société immédiatement par grève. Tandis que les emplois inutiles peuvent cesser sans problème pour la société. Les cadres qui ont fait des études et occupent ces emplois inutiles sont en fait achetés pour leur silence. Ils vivent mieux que la majorité, cette population aisée avec du temps libre pourrait devenir dangereuse si elle remettait en cause le système ou encadrait la résistance. C’est pourquoi on les pousse à s’identifier aux intérêts de la vraie classe dirigeante. C’est une pratique retorse qui castre les gens qui auraient les moyens de réfléchir et de se révolter. De plus ces emplois inutiles sont en général tertiaires et ça encourage le travail féminin, ce qui  neutralise aussi les métiers très masculins, ce qui nuit aux hommes à travers les métiers industriels,  agricoles plutôt masculins.

 

Féminismes

 

Stanislas Berton évoque le féminisme actuel comme une idéologie au service du mondialisme. Un des aspects idéologique du mondialisme c’est l’indifférenciation qui aboutit à la logique transgenre.

 

On part de l’idée qu’un homme et une femme c’est la même chose et qu’il n’y a plus d’activité spécifiquement féminine ou masculine. Un essai montre que cette idée est présente dès le départ du féminisme au 19é. Le transgenre est en germe dans les débuts du féminisme. Cette société d’indifférenciation contribue aussi à neutraliser et castrer les hommes. Emmanuel Todd montre dans son livre «  Où en sont-elles ? » qu’en fait les revendications des féministes sont fausses car nous sommes dans une société complètement féminisée et cette féminisation conduit à neutraliser les hommes, ceux qui pourraient se relever et combattre le mondialisme. Les pays les plus conservateurs qui résistent le mieux au mondialisme sont justement des pays comme la Hongrie, la Pologne où il y a encore beaucoup d’emplois industriels, c’est-à-dire où les hommes peuvent encore avoir une activité masculine. Tandis que les sociétés tertiaires sont très centrées sur des modes de fonctionnement et des critères efféminant (Le féminin est moins combatif que le masculin)

 

Infantilisation

 

Berton relie aussi le concept de féminissation à celui d’infantilisation. Il donne en exemples les adultes sur des trottinettes, ou jouant avec des jeux d’enfants comme la console, etc. L’infantilisation généralisée de la société avec l’Etat-nounou qui nous traite comme des enfants nourrit aussi le projet totalitaire.

 

Un autre outil du mondialisme : le marxisme, qui continue d’exercer une sorte de séduction incompréhensible sur l’esprit de beaucoup d’intellectuels et qui continuent d’utiliser sa grille d’analyse par la lutte des classes. Il faut comprendre le marxisme comme une religion qui remplace le christianisme dans l’esprit de beaucoup d’occidentaux. Le Parti remplace l’Église, la lutte des classes remplace la société sans classe appelée par le Christ, la dictature du prolétariat c’est la parousie, le jugement dernier. Globalement la lecture marxiste c’est l’idée qu’on peut trouver son paradis sur terre. Si on mène la lutte des classes, si on applique les lois du matérialisme historique on va arriver au paradis sur cette terre, croit-on à l’opposé de la vision chrétienne dans laquelle le paradis n’est pas de ce monde.

Il ne faut pas combattre le marxisme sur le plan politique, il faut le recadrer comme une religion et le combattre comme un système de croyances religieuses.

 


Arrogance épistémique issue de techniques sophistiquées

 


Nassim Nicholas Taleb appelle l’arrogance épistémique le résultat de ces techniques sophistiquées sur les gens qui en sont victimes. L’arrogance épistémique c’est quand on surestime ses capacités intellectuelles et qu’on évalue mal les autres ou les faits.  La capacité de jugement est diminuée par cette surestimation. C’est très répandue et on l’a vu lors des crises récentes, les gens qui se pensent les mieux informés ou les mieux éduqués, médecins, élus,  diplômés, universitaires, hauts fonctionnaires, etc. sont les gens qui tombent le plus facilement dans le panneau du mondialisme.

 

Le grand escroc Phinéas Taylor Barnum disait que la personne la plus facile à rouler, le plus gros pigeon c’est celui qui est convaincu qu’il est le plus intelligent et que personne ne peut le rouler.

Ces gens tellement faciles à piéger posent un vrai problème politique et social. L’élite devrait avoir un coup d’avance et comprendre ce que le peuple ne comprend pas parce qu’elle devrait guider le peuple. Mais aujourd’hui on arrive à des situations où des gens très simples qui comprennent en gros mieux le mondialisme et la grande arnaque actuelle que nos élites diplômés avec des responsabilités. Des gens qui sont dans le concret, avec du bon sens, non prisonniers de préjugés sociaux, de préjugés de classe et sans cette arrogance épistémique, sentent bien que ça ne tourne pas rond. Et même chez des patriotes il y a un refus d’examiner l’idéologie mondialiste dans toutes ses dimensions, exposée pourtant partout, sur le site du FEM et ailleurs.

 

Depuis la Révolution Française, un marqueur

 

Berton affirme que cette idéologie mondialiste pèse sur nous depuis la Révolution Française, la 1é révolution colorée. La révolution colorée est en fait un coup d’État mené aujourd’hui par les Services de Renseignements sous couvert de révolte démocratique et populaire, elle fait appel à la société civile et utilise les médias pour vendre un récit à l’opinion. Le modèle de Youri Bezmenov consiste en démoralisation, déstabilisation, crise et normalisation. Quand on applique cette grille de lecture, la Révolution Française au 18é a été une véritable révolution colorée menée contre la monarchie et contre l’Église, depuis l’extérieur de la France, en partie de l’Angleterre, et qui visait à mettre la France sous la coupe du proto-mondialisme et du monde anglo-saxon avec cette obsession de détruire la chrétienté, les églises et tout ce qui n’est pas ouvertement satanique.

 


La  Révolution Française est devenue un marqueur plutôt à gauche mais elle n’est ni de droite ni de gauche. Ses premières victimes furent le peuple saigné dans les guerres révolutionnaires, qui a perdu ses corporations, ses privilèges et une étude historique récente montre même que les plus nombreux à être guillotinés ne furent ni les nobles, ni le clergé mais les artisans, les gens du peuple. La France est tombée sous le coup du mondialisme en 1789 et les suites de la révolution le confirment. L’Angleterre était déjà tombée sous le mondialisme fin 17é et pour les USA ce sera début du 20é en 1913 puis la Russie en 1917 avec le bolchévisme. Il faut regarder qui a pris le pouvoir à chaque fois, par quels moyens et pourquoi faire. La tactique du mondialisme est de toujours dresser les gens les uns contre les autres, les pro et les anti-ceci ou cela.  Nicolas Gomez d’Avila disait : « La  Révolution Française est admirable pour celui qui la connaît mal,  terrible pour celui qui la connaît et grotesque pour celui qui la connaît bien »

 

Le combat contre le mondialisme est avant tout spirituel

 


On a tendance à se focaliser sur le niveau politique sous nos yeux avec la tendance à rechercher une réponse politique puis métapolitique mais au-dessus il y a l’aspect spirituel à comprendre qui gouverne tout. Malraux disait  qu’une civilisation est tout ce qui s’agrège autour d’une religion. Et j’ai compris peu à peu que tout procède du religieux. Le mondialisme est un messianisme dont l’idée centrale est une inversion du récit de la Genèse. Une société chrétienne part du récit de la Genèse, de la Chute de l’être humain. Le mondialisme part du Diable tentateur d’Adam et Eve et les mondialistes pensent que c’est le Diable qui a raison, ils veulent goûter le fruit de la connaissance, devenir semblables aux dieux et pensent que le Diable est leur libérateur.

 


Cela aboutit au transhumanisme, au transgenre, au fait que tous les problèmes de sociétés peuvent être résolus par le savoir scientifique et par le fait de s’affranchir de l’ordre naturel crée par Dieu. Cela est de l’ordre du religieux. Même chose pour le marxisme qui, en refusant le récit de la Chute, fait croire que le paradis peut être trouvé sur terre, en faisant des réformes sociales. Ce qui est dur à faire comprendre à beaucoup de gens c’est que le vrai clivage politique est l’opposition entre la conception chrétienne et celle satanique, ou l’opposition entre l’ordre naturel divin et le projet de se prendre pour des dieux, ou encore l’opposition entre être pour Dieu ou pour Satan.

 

De même que la chrétienté a ses symboles (croix, clochers, etc.) la religion du mondialisme a aussi les siens, des symboles occultes: de la pyramide, l’œil, le geste correspondant à 666 (avec les doigts formant un rond), les cornes du diable. Beaucoup de personnages célèbres expriment par leurs gestes les symboles du mondialisme, par exemple  Greta Thunberg (se cachant un œil avec un objet), Brad Pitt (666 avec ses doigts).

 

 

De la pyramide du Louvre au Champs de Mars

 


En France la symbolique de la pyramide du Louvre est mondialiste, comme le monument des Droits de l’Homme  sur le champ de Mars qui fait le lien avec la Révolution Française en mettant sous les hospices de l’être suprême la charte des Droits de l’Homme. Un autre symbole est sur le dollar, monnaie mondiale : pyramide, œil, et la devise en latin : « Le nouvel ordre des siècles », dollar crée par le coup d’État mondialiste de 1913 (création de la FET). Ces symboles sont aussi sur les applications de Google, Google Chrome, etc. Tous les jours à notre insu nous baignons dans les symboles religieux occultes et sataniques du mondialisme.

 

Berton pense que le mondialisme est menacé au niveau mondial. La dédollarisation du monde en cours en est un exemple. La fin du dollar arrive avec la Russie et la Chine y travaillant ensemble. Or la clef de voûte du système de contrôle mondialiste est le dollar monnaie mondiale. Au niveau géopolitique les alliances des pays émergents avec la Chine et la Russie en fer de lance,  la Russie se battant en Ukraine contre les forces combinées de l’OTAN et lui tenant tête avec 10 % de son armée, toutes les révélations sur la corruption de nos élites , les réseaux pédophiles démantelés qui tombent , la chute de certains comme Epstein et d’autres moins visibles, les révélations sur les investissements de Biden en Ukraine, la  corruption de la jeune vice-présidente socialiste du Parlement Européen, Eva Kaili, etc. sont en train s’écrouler le système mondialiste dans le monde. Mais il faut se garder de triomphalisme car si  le projet de gouvernance mondial totale est mis en échec, l’Occident forteresse du mondialisme, son bastion historique est toujours là et il est possible que le reste du monde se détache du mondialisme, du dollar, de sa finance, de sa culture et que nous en Occident on reste sous le joug du mondialisme et que l’on coule avec lui. C’est là le sens du combat pour notre liberté. Il va falloir que nous aussi nous nous libérions, peut-être aidés par l’offensive des Russes et des Chinois.

 

Ce qui m’inquiète c’est que les populations occidentales, sous la coupe depuis tellement longtemps du mondialisme, en sont venues à s’identifier au projet du mondialisme d’égalité, de progrès, de droits de l’Homme (sans les devoirs) qui sont associés à l’identité du monde occidental. Le problème c’est qu’il faut expliquer aux gens qu’ils se sont fait complètement rouler depuis 200 ans.

 

Par exemple la libération sexuelle des années 60 vendue aux occidentaux pour dissocier le sexe de la procréation était pensée, voulue et organisée par le mondialisme avec Margaret Sanger, fondatrice du planning américain. La pilule aussi a été crée pour cela[1]. Après avoir décapité le roi, l’Église puis l’État et la famille, le mondialisme s’en prend à toutes les cellules historiques de la civilisation occidentale. Avortement, tolérance LGBT, libération sexuelle sont 3 sujets très clivant et ce clivage passe au cœur du projet mondialiste.

 

Aujourd’hui 95 % des occidentaux ont une position compatible avec le mondialisme sur ces questions. C’est ça la vraie difficulté pour l’occident où le combat ne sera pas militaire mais spirituel ou cognitif pour reconnaître la manipulation qui a détruit tout ce qui structurait la société, relation peuple / Etat, corps intermédiaires, famille, etc. en les qualifiant d’archaïque avec mépris. Tout ce qui est qualifié de progrès est contraire aux structures traditionnelles qui résistent au passage du temps et qui pourtant sont essentielles à notre survie. Le mondialisme vend une culture de mort qui conduit à la stérilisation et la disparition des peuples. Par exemple l’avortement sans restriction a supprimé 10 millions d’individus ce qui rend ensuite  l’immigration nécessaire.

 


L’opposition contrôlée

 

Le contrôle voulu par le mondialisme est précédé par la sélection des candidats à des postes importants. Exemple les Young Leader. En plus redoutable il y a aussi l’opposition contrôlée, roue de secours créée en cas de la chute de l’opposition. Les dissidents de l’opposition tombée sont portés au pouvoir et financés par le mondialisme. Par exemple les soi-disant partisans de Trump qui ont assailli le Capitole étaient en fait des gens financés par le mondialisme qui avaient des complicités au sein du FBI et des Services de Renseignements et qui ont ouvert les portes , cela pour décrédibiliser Trump et pouvoir le traiter de fasciste menaçant la démocratie et in fine permettre l’arrestation de Trump.

 


Il y a aussi, par exemple, des pédophiles qui créent des groupes anti-pédophiles pour contrôler et étouffer dans l’œuf la lutte anti-pédophile. Egalement il y a  des gens  présentés comme anti-vaccin ou contestant la politique sanitaire qui sont étroitement liés à l’industrie pharmaceutique et au mondialisme.

 

Dans son livre Berton propose une grille de lecture pour déterminer qui est mondialiste et qui ne l’est pas sans tomber dans la paranoïa qui est stérile. Il faut savoir discerner froidement avec des faits.

 

Wall Street, financeur universel

 


Wall Street a financé à la fois la révolution bolchevique et l’ascension d’Hitler au pouvoir. 

 

Les deux plus grosses oppositions contrôlées sont le marxisme pour la gauche et le nazisme pour la droite et l’extrême-droite. Les extrémistes de gauche et de droite sont manipulés par le mondialisme.

 

Comment faire ouvrir les yeux aux populations occidentales globalement pro-mondialistes ? demande le journaliste à Berton. Il lui répond qu’ils sont en train d’essayer de le faire sur TVL par exemple,  par la ré-information, dans la guerre de l’information actuelle, en donnant des info factuelles, aider les gens à prendre conscience petit à petit car le projet est tellement énorme qu’il faut une progressivité, il faut de petits pas car les gens ne peuvent pas tout assimiler d’’un seul coup.

 

Les crises de plus en plus objectives, les mensonges de plus en plus évidents, le décalage de plus en plus grand entre les faits et le récit qui en est fait,  le narratif des médias, font que les gens commencent à se poser des questions et à mettre en doute la version officielle. Par ce biais il y a de l’espoir.

 


Normalement ce sont les élites qui apportent le changement. Le mondialisme a été apporté par une poignée de gens, une élite,  il y a 150 ans et nous arrivons à son aboutissement. Et une minorité de résistants patriotes bien formés, bien organisés, avec un projet clair, peuvent aussi apporter le changement. Le problème aujourd’hui est le déni sur certains aspects du plan mondialiste, sur les symptômes et non les causes, sur des sujets clivant comme le féminisme, l’avortement, etc., sur lesquels il n’y a pas de compréhension, pour lesquels les gens ne sont pas prêt à aller jusqu’au bout de la logique. Et surtout quel projet de société veut-on ?

 

Pour la France de demain il n’y a pas d’élite actuellement avec un projet clair et précis.

 

La continuité du pouvoir mondialiste : une illusion.

 

Berton pense qu’il y a eu une attaque contre le mondialisme depuis 2017 et une décapitation du sommet de la pyramide qui descend vers les échelons inférieurs. Cela par l’Arabie Saoudite, par la mort suspecte de Benjamin de Rothschild à 51 ans, par la chute du dollar, par des décrets votés par Trump en 2018 (condamnation à mort de crimes contre l’humanité, de trafic d’êtres humains, etc.) par un arsenal législatif aux USA, par ce qui s’est passé en Chine avec l’arrestation de Hu Jintao, etc. En ce moment le mondialisme en allant trop vite et trop loin,  sur le transgenre, le LGBT, le transhumanisme,etc., se rend de plus en plus visible. Et les adversaires sont en train de retourner la force du mondialisme contre lui comme au judo où il s’agit de retourner la force de l’adversaire contre lui et cela aussi peut réveiller l’opinion publique.

 

Les gens commencent à comprendre un système dont ils n’arrivent pas forcément à délimiter les frontières. Comment pourront-ils se libérer de ce système ? Demande l’interviewer à Berton.

 


Il y a 2 dimensions : collective et individuelle.

 

Collectivement nous devons comprendre le mondialisme, ses objectifs, comment il a pris le pouvoir, comment le combattre et libérer la France en le rejetant. La France aujourd’hui vit sous l’occupation, ses institutions ont été capturées. Les Français doivent se mobiliser pour défendre leur patrie.

 


A l’échelle individuelle c’est un travail sur soi-même, il s’agit d’abord de se ré-informer, de sortir de cette matrice cognitive dans laquelle le mondialisme nous a enfermé, de remettre en question tous ses dogmes encore plus brutaux et imposés que ceux  religieux  d’autrefois. Le problème c’est de ne pas en avoir conscience que ce sont des dogmes religieux et non des évidences. 

 

Il serait improductif à long terme que des patriotes prennent le pouvoir et imposent  de force une société traditionnelle et des valeurs traditionnelles. Il faut accompagner la société française dans ce travail de prise de conscience et de remise en question. Pour cela il y a 3 niveaux : le niveau de la famille, celui politique et celui spirituel. Refaire des familles, cellules de base de la société, des familles différenciées avec l’autorité du père et de la mère, retrouver l’amour de notre pays et le défendre au-delà des clivages partisans et retrouver le lien avec Dieu car les religions permettent de combattre le mondialisme. Le projet : chrétien d’une famille enracinée est l’antidote ultime du mondialisme.

 

Il suffit de retrouver l’ordre naturel d’un homme se comportant en homme, une femme se comportant en femme, un enfant en enfant, un maître en maître, un élève en élève, un chef en chef, etc., et remettre l’église au milieu du village, que tous rendent à Dieu le culte qui lui est dû et se gardent de penser que c’est par la seule raison, par le calcul de la petite intelligence humaine qu’on va y arriver.

 

 

Deux citations terminent  cet entretien.

 

De Georges Bernanos :

 

 « Les Français ne peuvent pas être sauvés car ils passent leur temps à se mentir à eux-mêmes. »

 

De l’Evangile :

 

« Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. »

 

 




[1] Note personnelle : A l’écran on voit une manif de femmes des années 60 ou 70  portant des pancartes affirmant que leur corps leur appartient. Les néo-féministes d’aujourd’hui se sont fait injecter des OGM expérimentaux sans broncher. Leur corps de leur appartient-il plus ?

 

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