03 novembre 2022

131. Enquête sur la loi qui a engendré la dette - Pierre-Yves Rougeyron


 

« Enquête sur la loi du 3 Janvier 1973 »

 

Pierre-Yves  Rougeyron,

 

Le Jardin des Livres, 2013

 


Enquête sur la loi qui a vendu (pas cher) la France aux banques privés

 


« Comment... un État comme la France, peut-il se mettre volontairement en situation d’esclave par le biais de la loi du 3 janvier 1973 ? »

 

« Depuis 1990, 34 pays ont renoncé à la souveraineté sur leur banque centrale, ce dispositif (loi du 03/01/1973) sera repris par l’article 123 du traité de Lisbonne, dans sa partie financière rédigée par le groupe d’Amato où la France était représentée par Dominique Strauss-Kahn. »

 

D’emblée l’auteur annonce en introduction sa préoccupation : la République Française a livré à des intérêts privés son droit de « battre monnaie », ce qui l’amènera à perdre, après, son indépendance financière, son indépendance tout court.

 

Ce livre montre qui, comment et pourquoi, a ruiné la France en laissant aux Français une dette exorbitante, payée par «des intérêts pharaoniques » à des banques privées, et qui menace le patrimoine des Français et leur indépendance.

 

 

Première partie : La préparation de la tragédie

 

L’auteur explique d’abord quel était le rôle de la banque centrale de l’État français avant son « braquage » par des banques privées, véritables « gangsters » œuvrant en toute impunité vis-à-vis des Banques Centrales des États européens.

 

La clé de voûte

 

Avant 1973 l’État français fabriquait sa monnaie pour financer et réaliser ses grands travaux.

La Banque Centrale de la nation française était « la clé de voûte de tout le système monétaire et financier », elle émettait la monnaie et maîtrisait son cours, elle orientait l’épargne, agissait sur la dette et le crédit de chacun, était le prêteur en dernier recours. Elle était l’intermédiaire entre l’État et les puissances d’argent et participait au rapport de force entre l’État et ces puissances d’argent constituées par les marchés et les banques privées. Elle constituait un élément fondamental de l’indépendance de la France.

 

Publique de fait depuis sa naissance en Janvier 1800, la Banque de France le devient vraiment en droit par la loi de nationalisation du 01/01/1946 : « Le peuple souverain devient propriétaire de sa Banque Centrale.»

 

Pas de profits pour la Banque de France

 

La Banque de France ne peut pas faire de profit, une large part de l’argent perçu (85%) va à l’État et finance la reconstruction après 1945, EDF, GDF, Charbonnage de France, autoroutes, nucléaire, etc.,  bref tous les grands travaux entrepris entre 1945 et 1975.

 

En orientant l’épargne vers les grands projets, ce système « faisait des Français, au sens propre, les copropriétaires de leurs autoroutes, ponts, etc.» Un « système un peu complexe, mais il rendait une crise bancaire comme celle d’aujourd’hui impossible et les enfants pouvaient naître sans avoir déjà le prix d’une grosse berline à donner aux banquiers du monde entier. » (Écrit de 2013, la dette depuis a été multipliée)

 

Mais après 1960 les banques et les entreprises se plaignaient des lourdeurs bureaucratiques et de ne pas profiter suffisamment de l’épargne des Français dirigé vers le bien commun. Aussi dans ces années 60 de hauts fonctionnaires, influencés par le « penser américain », cherchent à réformer ce système pour rediriger l’épargne vers les entreprises au moment de l’ouverture du Marché Commun. 

 

Le doigt dans l’engrenage dès les années 60 : le tournant libéral

 

Le tournant libéral de la haute fonction publique, sous l’influence de l’économiste  du ministère des finances Edmond Malinvaud, s’amorce sous le prétexte de faire face au marché mondial avec de plus grandes banques. Et pour se doter de plus grandes banques, l’idée des hauts fonctionnaires qui gèrent le quotidien depuis longtemps du fait de l’instabilité politique,  est d’obliger la Banque de France à emprunter auprès des banques privées.

 

Ces haut fonctionnaires influencés par les théories de l’Ecole de Chicago, ne sont plus ceux d’après guerre, issus de la Résistance ou ayant connu la crise de 1929 et ses conséquences.

 

Par exemple, en 2013, sur 400 inspecteurs des finances 60 travaillent réellement pour l’Inspection Générale des Finances, les 340 autres ont quitté la fonction publique ou sont en « détachement » pour travailler dans la banque et l’assurance pour la plupart. « On fera l’ENA et ensuite on fera du fric.» est le plan de carrière-type actuel.

 

Les nouveaux énarques de l’inspection des finances influencés par les idées de l’Ecole de Chicago

 

C’est dans cette nouvelle génération d’énarque et d’inspecteurs des finances que naît la loi du 3 janvier 1973, la loi qui va tuer la Banque de France.

 

La préparation de cette loi commence sous la présidence de Pompidou, ancien directeur de la Banque Rotschild, qui a pour Premier ministre Pierre Messmer et pour Ministre des Finances Valéry Giscard d’Estaing.

 

La bande des trois …et les autres !

 

Pompidou, Messmer et Giscard d’Estaing, le directeur de la Banque de France de l’époque Claude Pierre-Brossolette (qui deviendra directeur du Crédit Lyonnais puis président de la Banque Stern) ainsi que quelques autres hauts fonctionnaires, dont Raymond Barre, Jacques Delors, Edouard Balladur, Bernard Clappier, homme de confiance de Jean Monnet, André de Lattre, apologiste de la finance privée, Edmond Malinvaud, Olivier Wormser, qui préconisait le financement de la France par les banques privées, et Michel Camdessus, sont les protagonistes de la loi qui, après des péripéties diverses, est votée avec le soutien des députés et sénateurs giscardiens, face à une opposition socialiste faible, très mesurée, car Michel Rocard, représentant des socialistes pensait à cette époque : « Les souverainetés nationales ont dépassé leur stade d’efficacité et elles entrent dans la période de nuisance ! ». Seuls les communistes s’y opposent vraiment, car ils y voient une privatisation rampante de la Banque de France.

 

Vide, vide, l’Assemblée, pour le vote !

 

Le décret d’application sera pris le 30 janvier 1973, de cette loi du 3 janvier, passée comme une lettre à la poste, devant une Assemblée pratiquement vide où personne ne comprenait rien à cette loi dont le texte était volontairement abscons. Très peu des parlementaires qui ont voté cette loi en ont compris la portée, ils n’y ont vu qu’une marque de modernisation de l’État.  Et personne ne se doutait alors que Balladur, Secrétaire Générale de la Présidence de la République, voulait privatiser les banques.

 

Appelée loi de « modernisation administrative », elle est en fait « le premier maillon légal qui mènera droit à la monnaie unique de l’euro, à la dette abyssale et à la mise en esclavage des Français par la dette ». En 1973 la France n’avait quasiment pas de dette.

 

Une convention du 17 septembre, approuvée le 21 décembre 1973, associée à cette loi,  discrètement et astucieusement va enclencher « la pompe à aspirer les finances de l’État.»

 

Avant 1973 lorsque l’État empruntait 100 millions de francs sur 1 an à la Banque de France, il remboursait 101 millions et les 1 million de francs excédentaires de la Banque de France revenaient à la nation, aux Français. Il n’y avait pas d’autres frais que celui du fonctionnement de la Banque Centrale de France.

 

Après 1973 sur 100 millions de francs l’État doit rembourser au Crédit Lyonnais 104 millions et les 4 millions excédentaires vont aux actionnaires privés de cet établissement. Et ces 4 millions seront pris ensuite aux Français par l’intermédiaire de leurs impôts.

 

En 2013 l’auteur écrit : « A la longue la ligne budgétaire de ce qu’on appelle ‘le service de la dette’  va dépasser (!!!) la Défense Nationale,  la Santé et même l’Éducation Nationale pour être aujourd’hui premier de la classe !!! De qui s’occupent d’abord nos députés aujourd’hui? Des banquiers...»

 

La Banque de France est désormais toute nue !

 

Maintenant privatisée et désarmée la Banque de France, structure essentielle à notre indépendance financière, s’est retournée contre la nation. Gérée par des banquiers privés elle ne défend plus les intérêts des Français face aux autres  nations. 

 

En renonçant à sa Banque Centrale nationale, indépendante des puissances d’argent, l’État s’est mis sous la coupe des marchés et des banquiers internationaux, qui influencent les lois des États au gré de leurs intérêts privés.

 

Et le premier pas en cette direction fut franchi avec la loi 73-7 du 3 janvier 1973 sur la Direction et l’Administration de la Banque de France, qui est une loi Giscard, dont des articles techniques sont décrits au chapitre 3 de ce livre.

 

Giscard d’Estaing à la barre

 

V. Giscard d’Estaing va poursuivre son œuvre, commencée sous Pompidou qui, déjà malade, a seulement laissé faire, et fignole la mise en place d’un système qui favorise uniquement le système financier anglo-saxon.

 

« Son premier acte de président de la République fut de  ‘placardiser’  le haut-fonctionnaire  Bloch-Lainé qui mit en place le Circuit du Trésor (par la Banque de France) et qui, lui, n’aurait jamais quitté le service de l’État pour une entreprise privée comme les énarques de la nouvelle vague d’après 1970, quand l’essor économique permet au secteur privé de donner des salaires plus élevés que l’ État. »

 

Pierre-Yves  Rougeyron, en analysant les sources, les causes et les effets de cette loi Giscard de 1973, raconte, en fait, l’histoire de la guerre menée par les puissances d’argent contre le principe démocratique, contre la nation, contre les Français et qui aboutit à la perte d’indépendance et de souveraineté de la France.

 

Un vrai coup d’État passé inaperçu

 

« Aux sources de la loi : le rapport Marjolin-Sadrin-Wormser, un vrai coup d’État passé inaperçu.» est le titre d’un chapitre de ce livre.

 

Ce rapport demandé par M. Couve de Murville, Premier Ministre, terminé dès avril, sera remis à Matignon en juin après le départ de De Gaulle, qui avait prédit dès le 24 avril 1969 :

« Voilà ce qui va se passer; les difficultés financières qui seront considérables vont amener les successeurs à céder aux américains…. ils passeront par la volonté des anglo-saxons et, les difficultés financières servant d’excuses, toute l’indépendance française va disparaître….» (Cité par Michel Debré dans Entretien avec le Général De Gaulle 1961-1969, Albin Michel)

 

Ce rapport, issu de fédéralistes du clan Monnet, sera la source de toutes les réformes suivantes.

 

Vers l’américanisation à fond

 

Le vrai motif caché de la loi du 3 janvier 1973, auquel amènent les révélations de ce rapport et des déclarations de Giscard d’Estaing, est : « l’américanisation des circuits financiers français (et des autres pays), autrement dit une captation à la source des richesses produites par la France. »

 

Parmi les justifications invoquées pour la loi Giscard, il y avait le problème des eurodollars, un dollar circulant en dehors des USA, crée par Roosevelt après la crise de 1929. 

 

Pierre-Yves  Rougeyron en explique les péripéties économiques et financières qui en découleront et en particulier le rôle que va jouer la Banque d’Angleterre, par ces dollars « sans maître »,  dans la déstabilisation des économies européennes.  C’est dans ce contexte d’escroquerie de la part des Anglais que les textes de la loi de 1973  sont constitués. Les banquiers et politiques européens envisagent alors une monnaie commune qui serait moins déstabilisable et cela au prix d’un abandon de la souveraineté sur les Banques Centrales d’Europe.

 

A cela s’ajoutent les conséquences de l’escroquerie américaine de l’administration Nixon contrainte de faire un défaut de paiement sur ses obligations-or en Août 1971. La fin du dollar-or est indirectement « une cause peu connue  de l’endettement de la France.»

 

L’inflation en Amérique

 

L’inflation aux USA (crise de 1972)  « grignote l’épargne et avec elle le revenu financier au profit du travailleur salarié. », ce qui est mal vu par les néolibéraux.

 

Le billet vert américain qui remplaçait l’or dans les échanges internationaux depuis 1945 ne fut plus indexé à la quantité d’or des coffres de Fort Knox. Ce qui permettait aux Américains de s’endetter au détriment du monde entier en émettant sans limite toute la monnaie qui leur était nécessaire.

 

De Gaulle commentera ce fait par « Nous payons les Américains pour qu’ils nous achètent. »

Il accusa les Américains, entre les lignes, d’escroquerie et après que De Gaulle eut envoyé la Marine Nationale française récupérer les lingots d’or des dollars détenus par la France, les Américains mirent un terme à ce système d’échange de peur que d’autres pays d’Europe fassent de même.

 

Le départ du Général De Gaulle

 

De Gaulle parti, ses successeurs, à commencer par Giscard d’Estaing, qui « se couchent face aux Américains », permettront aux USA des avantages qui financeront les déficits commerciaux américains. Ces avantages sont détaillés dans le livre de Pierre-Yves  Rougeyron.

 

Il explique  aussi pourquoi la loi Giscard fut si destructrice pour la France. L’un des grands secrets de la croissance française des années 1960, fut le « Circuit du Trésor », par la Banque de France, dans un système fondé sur le travail et l’industrie et dans lequel le partage des profits allait surtout aux classes moyennes.

 

Mais le modèle de la société de consommation commence à s’épuiser après 1960.

Le système avait besoin d’être modifié. « Le seul homme, qui, en Occident, et en dehors des marxistes, eut une idée majeure pour le modifier, ce fut De Gaulle, par ‘la participation’ : rendre les ouvriers copropriétaires de leurs usines via une prise de participation en échange de leur travail en plus de leurs salaires. »

 

« La haute bourgeoisie française prit cela comme une déclaration de guerre et causera sa perte lors du référendum de 1969. »

 

L’historien Henri Guillemin commente : « De Gaulle commençait à inquiéter les banques. »

 

Mondialisation contre participation

 

Le choix qui sera fait à la  place de celui de la participation proposée par De Gaulle sera celui de la mondialisation de la production en utilisant l’informatique en plein essor, issue des supercalculateurs et de l’intranet militaire des années 60. Les accessoires seront inventés dès les années 70 par Rank Xerox.  A partir de ce choix, c’est la chaîne de la financiarisation, celle de la dette, qui s’ouvre.

 

La place centrale, dans ce nouveau système, est donnée à l’actionnaire et non plus aux entrepreneurs, ouvriers et ingénieurs.

 

La part des investissements baisse tandis que celle des actionnaires grimpe. La conséquence pour les travailleurs fut : « travailler plus pour gagner moins ! »

 

Les temps des délocalisations sont ainsi arrivés et le pétrodollar est né

 

Autre conséquence : la délocalisation pour obtenir des salaires les plus bas possible.

Et c’est alors la revanche de la classe rentière et la revanche du « big business » aux USA.

 

Autre invention des USA. « Pour continuer  à obliger le monde à se procurer des dollars, les Américains  montent de toute pièces ‘le choc pétrolier de 1973 et l’OPEP’...» C’est ainsi que l’or est remplacé par le pétrole : le « pétrodollar » est né mais comme les Américains doivent acheter le pétrole, la hausse des cours du brut, qui s’en suit, associée à l’inflation dans tous les pays, provoquent un chômage de masse.

 

Cette crise pétrolière  profite aux partisans de la financiarisation qui y trouvent l’opportunité d’imposer leur modèle discrètement avec, entre autre, la privatisation progressive de toutes les banques centrales européennes, celle inaugurée en France par la loi du 3 janvier 1973. 

 

Parce que « les pays industrialisés n’ont pas pu, ou su, ou voulu régler le problème dangereux du chômage de masse», les nouveaux économistes, opposés au modèle ancien, qui conseillent Margaret Thatcher et Ronald Reagan, et qui sont organisés en groupe de pression, vont prendre leur revanche.

 

Les démocraties malades de l’inflation et dangereuses ?

 

Pour ce type d’économistes les démocraties sont ingouvernables et l’inflation,  qui est leur bête noire, est  pour eux « la maladie économique des démocraties. »

 

Pour les 3 écoles de pensée dites libérales, autrichienne, allemande et monétariste : « La démocratie est dangereuse pour elle-même.» et il leur importe de donner la création monétaire aux seules banques privées et non aux peuples. Dans ce contexte la loi française Giscard « prend un sens plus stratégique.»

 

Les marchés financiers ne doivent plus être gênés par la démocratie pour ces théoriciens libéraux et un programme de mesures prises « dans le dos » des populations est instauré.  « Son premier terrain d’application fut le Chili de Pinochet à partir du 11 septembre 1973, (après le coup d’état militaire).

 

Les pères de la fameuse ‘Stratégie du Choc’

 

« Les néolibéraux de l’Ecole de Chicago, ‘les Chicago Boys’, seront les pères de la fameuse ‘Stratégie du Choc’, formule radicale testée au Chili avec les privatisations de tous les secteurs publics, et ensuite testée sur d’autres pays par le FMI... Cette méthode fut l’une des pièces maîtresses de la stratégie américaine de l’après 1971.»

 

La loi française  du 3 janvier 1973 préparait à l’Union Monétaire censée faire « contrepoids à la puissance du dollar américain », du moins c’est ainsi qu’elle fut présentée et qu’«elle entraîna tous les autre pays européens  sur le même chemin. »

 

Mais il apparaît maintenant « clairement que tout a été mis en place en 1971, après le défaut de paiement des Américains sur leurs obligations en or. »

 

« Le plan de Washington était de mettre tous les autres pays en esclavage en supprimant leur Banque Centrale et donc leur souveraineté. »

 

Des réductions d’impôts mais à quel prix ?

 

Les États, en augmentant leurs dépenses publiques pour être bien vus d’une partie de la population, se sont endettés de plus en plus. Les politiques, en négociant avec les classes rentières, donateurs de campagne et propriétaires de médias, des avantages en tous genres, franchises fiscales, etc.,  réduisent les impôts. Cela impunément car « les politiques ne sont plus responsables de rien maintenant, c’est le marché financier le responsable et le coupable c’est l’État, vous, nous, les autres, au final personne ! Seul le peuple paie en léguant aux générations futures les traites à payer ! »

 

Pierre-Yves  Rougeyron précise que l’inflation, combattue par les néolibéraux, est un problème seulement si elle est excessive, ce qui n’était pas le cas en 1973 en France. Une inflation modérée favorise un partage plus équitable avec les salariés et les classes moyennes. Elle permettait même dans les années 1960-1970 à la classe moyenne un accès plus rapide à la propriété car le logement était remboursé avec de la ‘monnaie fondante’, celle qui perdait sa valeur et ainsi le remboursement était inférieur à la valeur de la maison achetée.

 

La conséquence directe de la privatisation progressive de la Banque Centrale française

 

« La prise de pouvoir par la finance sur la société française est la conséquence directe de la privatisation progressive de la Banque Centrale française (la Banque de France)  par loi du 3 janvier 1973), et avec elle, cela a redéfini le partage social au profit des seules classes les plus riches.»

 

Ensuite  « la révolution financière qui enchaîne à l’endettement est inoculé à la France par l’Union Européenne.»

 

La deuxième partie : « la vente de la France à la criée. »

 

Pierre-Yves  Rougeyron aborde ici l’histoire cachée de la construction européenne. En prolongement du Marché Commun, des élites européennes qui envisageaient une union économique et monétaire pour rendre l’union politique définitive, décident d’agir après le décrochage du dollar de sa parité avec l’or en 1971.

 

Et « l’Union Européenne, par un processus continu, va exiger de la France, non endettée, de renoncer à sa monnaie et d’adopter une économie d’endettement. »

 

La trahison de Jean Monnet, agent américain 

 


Pierre-Yves  Rougeyron raconte les méfaits de Jean Monnet pendant la deuxième guerre mondiale et l’après guerre, ses relations américaines, ses postes, activités officielles, avec les services spéciaux, aux USA, son parti-pris de favoriser les USA au détriment de la France, son hostilité à De Gaulle et sa volonté de le marginaliser.

 

Le soi-disant « Père de l’Europe » a fabriqué lui-même sa propre légende. Il rassemble autour de lui, dès l’été 1943, des hommes (dont Robert Marjolin) pour un groupe de travail sur l’Europe d’après guerre selon sa vision qui est celle-ci : « Il n’y aura pas de paix en Europe si les États se reconstituent sur une base de souveraineté nationale ». C’est ce que lui et les fédéralistes vont donc empêcher.

 

« Monnet pose les bases de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, qui naîtra 8 ans plus tard, officiellement pour éviter la guerre, officieusement pour amputer la souveraineté de la France au profit de L’Allemagne (plus fédéraliste). »

 

« Les stratèges de Roosevelt pensaient que fédéraliser l’Europe serait le meilleur moyen de la garder sous contrôle. » Et Monnet est avant tout un agent américain.

 

Monnet, le fédéraliste, et son insidieuse méthode

 

Toutes les initiatives européennes d’après guerre porteront la marque du fédéralisme de Monnet et de sa volonté d’amoindrir les nations de l’Europe, conformément à la volonté américaine.

 

Sa méthode était celle du contournement et du  grignotage lent mais sûr des souverainetés des divers pays d’Europe. L’insidieuse méthode Monnet fut appelée par lui  « méthode des petits pas » et appelée par d’autres « théorie de l’engrenage ». Elle devait déboucher sur une Union Occidentale, voire Mondiale, sans que les États s’en rendent compte trop vite. La plupart des fédéralistes ne firent que des « petits pas » discrets tant que De Gaulle fut au pouvoir.

 

« Le programme Monnet est toujours en cours, puisque l’Union Européenne  en septembre 2012 voulait prendre le contrôle des 6000 banques... (et s’est heurté au refus des polonais). On le voit, les bases de l’Union économique et monétaire étaient déjà là, sous-jacentes. Méthode Monnet oblige. »

 

Pierre-Yves  Rougeyron complète son enquête sur la loi du 3 Janvier 1973 par des précisions concernant le contexte européen et les conséquences actuelles de cette loi, avec au sommaire :

 

Bruxelles ou la « Conspiration du silence » :

 

Confidences d’un compagnon de Giscard

 

Le IVe Reich allemand fabriqué par les Américains pour siphonner les richesses de l’Europe

 

En 1999 le ministre allemand J. Fischer déclare à la presse que l’UE permettrait de

« reconquérir cette place prédominante ...injustement refusée par deux fois au XXe siècle.»

 

Raymond Barre, la girouette

 

La liquidation organisée de la France et de sa souveraineté

 

La troisième partie : Le Parti Socialiste termine la mise en esclavage de la France par la dette

 

Le  Parti Socialiste et la vente de la France aux banques privées

 

Comment Jacques Delors a orchestré « La Rigueur »

 

Ouverture agrandie des frontières

 

La solution (bancaire) finale: « on achève bien les Français.»

 

La loi du 3 janvier gravée dans le marbre de Maastricht

 

Les précisions de Jean Arthuis

 

Une partie de l’élite découvre le désastre

 

Les derniers clous dans le cercueil : l’Agence France Trésor

 

La quatrième partie : La France renversée par sa dette

 

La France et sa dette

 

la dette de la France : combien de morts ?

 

Qui tient la France ? Les noms et nationalité de ses créanciers qui veulent rester discrets :

 

(La liste des banques « qui vendent la dette de la France » se trouve dans les pages 141/142/143)

 

La loi du 3 janvier appliquée à tous les pays européens et ses conséquences

 

L’explosion de l’Europe après que cette loi soit imposée aux 17 nations, toutes surendettées

 

Le responsable de la loi, Giscard, est aussi le rédacteur du traité de Lisbonne, rejeté par les Français et les Hollandais en 2005, validé ensuite par les Assemblées Nationales des pays sans que les peuples n’aient été consultés.

 

Autre conséquence ; la France a perdu des millions d’emplois industriels (2,7 en 2013) dont la moitié à cause du libre-échange. Phénomène aggravé par l’euro parce que calqué sur le mark. L’euro, étant « une création allemande d’essence américaine,  gérée exclusivement à l’avantage de l’Allemagne. » Dans tous les pays d’Europe, autres que l’Allemagne, les usines licencient leurs salariés à cause de l’euro et du libre-échange

 

La BCE, indépendante des Etats de l’eurozone, dépendante des marchés  financiers par ses liens avec le G-30 créé par la Fondation Rokefeller, et sous la pression et l’inspiration de l’Allemagne par le MES, mécanisme européen de stabilité (« piège qui permet à l’Allemagne de taper légalement dans la caisse de la France ou de l’Italie ») empêche les Etats, dont la France, « de reprendre les rênes pour mettre de l’ordre » et de « retrouver son autorité sur les puissances d’argent »

 

Comment les Américains manipulent l’euro de l’intérieur 

 

En fait « les Américains n’ont pas intérêt à détruire un outil (l’euro) qui leur permet de maintenir l’Europe sous leur coupe. »

 

« Les lobbies, derrière la création de l’euro...préfèrent mollement accuser les Américains...cela pour éviter de nommer l’Allemagne, et surtout de dévoiler le vrai visage de l’UE, une colonie américaine qui entend bien le rester. »

 

Combien a déjà été pris à la France et combien vont-ils encore prendre ?

 

(1.700 milliards d’euros en 2012 /  Aggravation continuelle /  La France dépecée / une centaine de taxes /  L’épargne des Français dirigée vers les places financières / Un nouveau servage : les seigneurs remplacés par les banquiers et financiers)

 

Comment sortir de la loi du 3 janvier ?

 

« Le prix exorbitant de l’euro permet à l’Amérique de mettre la main sur nos industries de haute technologie, donc... sur nos emplois de demain...qui partiront vers la zone dollar.»

 

« L’euro est ...avant tout un étalon-mark... Il est impossible de maintenir une économie française dans un moule crée pour l’économie allemande...»

 

En 2013, Pierre-Yves  Rougeyron dit « Que faire ? Soit l’euro est  démonté collégialement, ce qui serait souhaitable, soit nous en sortons par décision unilatérale, comme l’Argentine qui avait fait un bras d’honneur au dollar américain, soit il explosera de lui-même, mais seulement après nous avoir détruits. »

 

« Cela (abandonner l’euro) aura un prix élevé avant ...le retour à la santé économique. Mais autrement, ce sera juste une mort lente pour la France (et) les autres pays européens.»

 

Pour sortir de la loi du 3 Janvier 1973

 

« Pour sortir de la loi du 3 Janvier 1973, il importe de retrouver sa monnaie. Mais pas seulement… Restaurer la Banque de France dans ses droits... »

 

L’auteur résume comparativement, page 170,  les 2 modèles de société avec 1-Banque Centrale soumise ou 2-non soumise à l’État. Le modèle 1 avantage les citoyens Français et leur nation tandis que le modèle 2 est au profit des financiers et de leur «mondialisation»

 

Il rappelle enfin que « les grandes civilisations, de l’Egypte des pharaon à la Grèce antique, effaçaient  régulièrement les dettes pour éviter la destruction de leur société... »

 

 

Pourquoi les Français n’ont-ils rien vu ?

 

Les économistes, les politiques, en règle générale les professionnels compétent qui tentaient d’avertir les Français ont été ostracisés et privés d’audience tandis que les médias donnaient la parole aux bonimenteurs.

 

Et l’aveuglement collectif des Français tient aussi au fait qu’ils croient que leurs députés, leurs hommes politiques, défendent leurs intérêts et ceux de la France. Or ce n’est plus le peuple français qui est représenté et l’auteur énumère, à l’appui, les noms et fonction des conseillers qui entourent le premier ministre et le président de la république de l’époque de son livre (J-M Ayrault et Fr. Hollande) : des banquiers, des assureurs, etc., bref que des financiers.

 

« La ‘hyper-classe’, selon Jacques Attali, fille des coucheries des journalistes et des politiques avec les puissances financière, dirigent vraiment le pays.» nous résume l’auteur.

 

La dernière conséquence de la loi du 3 janvier 1973

 

Sous l’influence  des groupes qui possèdent presque tout et qui agissent en sous main, les Etats européens ne sont plus du tout démocratiques.

 

La France effacée des cartes

 

 

Annexe I : Comprendre l’esprit de 1973 avec J-P Sartre et E. de Rotschild (fragments)

 

Annexe II : Le cœur financier de la planète

 

Annexe III : Rapport Pébereau

 

Annexe IV : La dette et l’indépendance nationale

 

Annexe V : Liste de députés et sénateurs ayant voté les lois affectant le statut de la Banque de France

 

 

« A elle seule la loi du 3 janvier 1973 de Valery Giscard d’Estaing, avec ses tenants et aboutissants, résume la cupidité criminelle d’une caste aussi méprisante que suffisante, au service d’une Union Européenne et de l’Agence France Trésor succursale des USA. » 

 

 

(P-Y Rougeyron, 2013)

 

 

Compléments

 

Quatrième de couverture de l’ouvrage

 

Enquête sur la Loi du 3 janvier est un livre choc. Il montre, point par point, comment la France a été mise en esclavage par la dette avec juste un simple texte anodin. Il montre comment l'élite des hautes fonctionnaires a renoncé, pas à pas, à la Nation française, à son âme et à son indépendance. C'est l'histoire des manipulations successives, organisées et pilotées pour ne profiter qu'à une seule entité : les banques privées. Grâce à cette loi, la France a été conquise sans bruit, sans une balle tirée et sans aucune résistance : chaque semaine, ce sont 4 nouveaux milliards, empruntés par l'État pour payer retraites, salaires et aussi... intérêts de la dette, qui s'ajoutent aux 1700 milliards déjà dus, alors qu'au même moment 800 emplois industriels sont détruits chaque jour. Ce livre est le récit de la pire trahison de l'Histoire de France. Il doit être lu par tous les Français.

 

Un avis Babelio

 

Pierre Yves Rougeyron synthétise assez bien pourquoi nous en sommes arrivés a cette situation de dettes française. Même si par moment ce n'est pas toujours évident a comprendre.
On retient essentiel de cette fameuse loi et de ses conséquences depuis une trentaine d'années.
Je conseille ce livre a tous les français !!!! Arrêter de regarder ces émissions de TV débiles qui nous endorment… Commencer a vous informer et a penser par vous même et surtout a voter par vous même.
Peuple de France il est urgent de reprendre votre destin en main.

 

(Rescator)

 

https://www.babelio.com/livres/Rougeyron-Enquete-sur-la-loi-du-3-janvier-1973/486042

 

Vidéos 

 

Enquête sur la loi du 3 janvier 1973 : https://www.youtube.com/watch?v=bTq6XyP1n_g

Au nom de la loi, je vous endette : https://www.youtube.com/watch?v=8olADkBzjeE

 

 

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