Le discours de Columbia de John Fitzgerald Kennedy quelques jours avant sa mort
Qui pourrait expliquer certains faits historiques
John F. Kennedy, à l'université de Columbia, le 12 Nov. 1963 - 10 jours avant son meurtre le 22 Novembre 1963[1].
Une vidéo de TerrAgent
Le Club de Mediapart. Billet de blog[2] 16/10/2011
https://blogs.mediapart.fr/mbdl/blog/161011/le-discours-de-jfk-10jours-avant-sa-mort
« Ce discours est
inconnu de la plupart des américains, et de la totalité des français.
S'il vivait de nos jours, on traiterait le président des Etats-Unis de
conspirationniste.
JFK s'apprêtait à divulguer une conspiration avant son meurtre »
"Le bureau présidentiel a été utilisé pour mettre sur pied un complot d'anéantissement de la liberté du peuple américain, et avant de quitter ce bureau, je dois informer les citoyens de cet état critique."
Le discours de Colombia, symbole de liberté de Wikileaks
Pour nombre d'analystes, le discours prononcé par JFK à l'université de Colombia, évoquant un complot destiné à supprimer la liberté des citoyens américains, mais évoquant également le culte du secret, aurait déterminé son assassinat du 22 novembre 1963[3].
Extraits de la traduction publiée par le Club Mediapart, parfois différente des sous-titres de la vidéo
Paroles de J.F. Kernnedy
« La survie de notre société fait apparaître deux nécessités, qui concernent à la fois le Président et la presse, deux gageures … qui peuvent être conjuguées et remplies si nous nous groupons face à ce péril national. Je me réfère ici à l'importance d'informer largement le public et à la nécessité de refuser la politique officielle du secret.
Le simple mot de secret est inacceptable dans une société libre et ouverte. Et nous
sommes en tant que peuple intrinsèquement et historiquement opposés aux
sociétés secrètes, aux serments secrets, aux réunions secrètes. Nous avons
décidé il y a longtemps que les dangers de la dissimulation excessive et
injustifiée de faits pertinents dépassent de loin les dangers que l'on cite
pour les justifier. [...]
Même aujourd’hui, il est peu justifié d'assurer la survie de notre nation si nos traditions ne survivent pas avec elle. Et il y a un danger très grave qu'un besoin annoncé de sécurité accrue soit l'opportunité que saisiront ceux soucieux d'étendre sa portée aux limites extrêmes de la dissimulation et de la censure officielle. Voilà ce que je n'ai pas l'intention de laisser faire dans la mesure où j'en ai le contrôle. Et aucun officiel de mon administration, quelque soit son rang, civil ou militaire, ne devrait interpréter mes paroles ici ce soir comme une justification pour censurer la presse, étouffer la dissidence, cacher nos erreurs ou taire au public et à la presse les faits qu'ils méritent de savoir.
[...] Aujourd'hui, aucune guerre n'a été déclarée, et aussi féroce le combat puisse-t-il être, elle pourrait bien ne jamais se déclarer à la façon habituelle. Notre mode de vie est attaqué. Ceux qui se veulent nos ennemis progressent partout dans le monde... Et pourtant, aucune guerre n'a été déclarée, aucune frontière n'a été franchie par des troupes en marche, aucun missile n'a été tiré.
Si la presse attend … une situation de "danger clair et actuel",
alors je peux seulement dire que le danger n'a jamais été aussi clair et sa
présence plus imminente. [...]
Car nous sommes confrontés dans le monde à une conspiration monolithique et implacable qui repose essentiellement sur des moyens secrets pour étendre sa sphère d'influence (de l'infiltration plutôt que de l'invasion, de la subversion plutôt que des élections, de l'intimidation plutôt que du choix libre, des guérillas de nuit plutôt que des armées en plein jour).
C'est un système qui a mobilisé de vastes ressources humaines et matérielles
pour la construction d'une machinerie très efficace et au maillage très
serré qui combine opérations militaires, diplomatiques, de renseignement,
économiques, scientifiques et politiques.
Ses plans sont dissimulés, non publiés. Ses
erreurs sont cachées, non affichées. Ses dissidents sont réduits au silence. [...]
Je manquerais à mon devoir envers la nation … si je n'attirais pas votre
attention sur ce problème et ne conseillais vivement sa considération
réfléchie.
En de nombreuses occasions auparavant, j'ai dit… que nous sommes en des temps
qui font appel au sens du sacrifice et à l'autodiscipline de chaque citoyen.
Ils demandent que chaque citoyen mette en balance ses droits et son confort
avec ses obligations au bien commun. Je ne peux pas croire maintenant que
ces citoyens qui travaillent dans le journalisme se considèrent non concernés
par cet appel. [...]
Je demande aux membres de la profession journalistique et de l'industrie dans ce pays de réexaminer leurs propres responsabilités, de considérer le degré et la nature du danger présent, et de respecter le devoir d’auto-restriction que ce danger nous impose à tous.
Tout journal maintenant se demande, par rapport à chaque histoire: "S’agit-il de nouvelles informations?". Tout ce que je suggère est que vous ajoutiez la question : "Est-ce dans l'intérêt de la sécurité nationale" ?
[...] Peut être n'y a t'il pas de réponse au dilemme auquel se trouve confrontée une société libre et ouverte dans une guerre froide et secrète. En temps de paix, toute discussion sur ce sujet, et toute action qui en résulte, sont à la fois douloureuses et inédites. Mais nous vivons un temps de paix et de péril tel qu'on n'en a pas connu de précédent dans l'histoire.
C'est la nature sans précédent de ce défi qui aussi exige de vous de répondre à
une deuxième obligation, une obligation que je partage. Et c'est celle
d'informer et d'alerter le peuple américain, de s'assurer qu'il possède tous
les éléments d'information nécessaires et qu'il les comprenne également… Je
ne demande pas à vos journaux de soutenir l'administration mais je
demande votre aide dans la tâche énorme d'informer et d'alerter le peuple
américain. Car j'ai toute confiance en la réponse et le dévouement de nos
citoyens dès qu'ils sont pleinement informés.
Non seulement je ne pourrais pas réprimer la controverse entre vos lecteurs,
mais je dis qu'elle est la bienvenue. Cette administration a l'intention d'être
franche concernant ses erreurs car comme un homme sage a dit un jour: "une
erreur ne devient une faute que lorsqu'on refuse de la corriger". Nous
avons l'intention de prendre la pleine responsabilité de nos erreurs.
Et nous attendons de vous que vous les pointiez du doigt quand nous manquerons à cet engagement.
Sans débat, sans critique, aucune
administration et aucun pays ne peuvent réussir, et aucune république ne peut
survivre. [...] Et c'est
pourquoi notre presse fut protégée par le premier amendement (le seul
business en Amérique spécifiquement protégé par la constitution) pas en premier
lieu pour amuser ou divertir, pas pour exacerber le trivial et le sentimental,
pas pour simplement "donner au public ce qu'il veut", mais pour
informer, stimuler, réfléchir, faire état des dangers et opportunités,
montrer nos crises et nos choix pour mener, façonner, éduquer et parfois même
provoquer la colère de l'opinion publique.
[...] Cela signifie une attention
accrue et une compréhension améliorée des actualités autant qu'une meilleure
transmission.
Et cela signifie, enfin, que le gouvernement à tous les niveaux, doit remplir son obligation de vous fournir l'information la plus complète possible. [...]
C'est donc de la machine à imprimer (de la mémoire des actions des hommes, la gardienne de leurs consciences, la messagère de leurs nouvelles) que nous attendons force et assistance pour que l'homme soit ce pourquoi il est né: libre et indépendant. »
J.F.Kennedy
Pour aller plus loin
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Le procureur Jim Garrispn |
Les conclusions de la Ccommission Warren, établissant la seule culpabilité d'Oswald dans l'assassinat.
Les conclusions officielles sont remises en cause lors de l'enquête du procureur Jim Garrispn, aboutissant à un procès retentissant mettant en accusation l'homme d'affaires Clay Shaw pour conspiration d'assassinat. En 1976, une seconde commission d’enquête, le House Select Committee on Assassinations, est chargée de réexaminer les pièces et éléments sur l'assassinat de John Kennedy. Tout en confirmant l'essentiel des conclusions du rapport Warren, elle conclut cependant à la présence d'un second tireur, et par conséquent à la probabilité d'un complot.
L'assassinat du président Kennedy suscite un nombre important d'ouvrages soutenant soit les conclusions du rapport de la commission Warren, soit l'hypothèse de plusieurs tireurs, et est l'objet de plusieurs romans et films (dont le plus célèbre est JFK d'Oliver Stone, fondé en grande partie sur l'enquête de Jim Garrison).
Sur le plan intérieur, le point le plus novateur de la politique de l'administration Kennedy est le processus de déségrégation raciale.
Pour aller plus loin encore
Encore un peu d’Histoire ...
On pourrait aussi se souvenir d’un autre président, français cette fois. A l’heure où le capitaine de réserve de gendarmerie, Alexandre Juving-Brunet, est mis au secret en prison, arbitrairement, pour avoir imprimer des Francs libres avec la participations éclairée de quelques 500 personnes, il est bon de rappeler des faits historiques récents comme la condamnation du général De Gaulle, avant qu’il devienne président de la république française.
«France Bleu raconte, le 6 juillet 2009, cet épisode peu connu: le 4 juillet 1940, 7 généraux condamnaient De Gaulle, alors exilé à Londres, à 4 ans de prison et 100 francs d’amende pour avoir appelé des militaire à la désobéissance dans son appel du 18 juin.» (Le célèbre Appel du 18 juin à la résistance contre l’Allemagne nazie).
Le projet global d’Alexandre Juving-Brunet est aussi un appel à la résistance contre les ennemis intérieurs de la France qui détruisent sa souveraineté et son économie.
[1] « Le mot secret est en lui-même répugnant dans une société libre et ouverte », entamait-il, ces mêmes « secrets vides » qu'évoquait Umberto Eco. C'est pourtant dans le sillage de cet homme que l'organisation Wikileaks s'inscrit, en assurant que sa fonction est essentielle. En diffusant sur Twitter la fameuse vidéo du discours, Wikileaks entend bien démontrer deux choses : révéler des secrets qui sont une honte pour un pays comme les USA relève de l'acte citoyen, comme Kennedy l'affirmait, mais également un devoir de vérité à l'égard des citoyens.
Cependant, ce n'est pas l'intégralité du discours que Wikileaks a rediffusé, puisque toutes les allusions faites à des entités hostiles aux États-Unis, ou encore des périls pour la nation, ne sont pas présentes dans la vidéo. Récemment expulsé des services d'hébergement d'Amazon, Wikileaks aurait désormais pris position en France et en Suède, ainsi qu'ils l'avaient annoncé. « Nous avons décidé depuis longtemps que les dangers d'une dissimulation excessive et injustifiée de faits pertinents excèdent les dangers cités pour la défendre », ajoutait Kennedy. (pour approfondir, le livre de Jed Mercurio)
[3] https://actualitte.com/article/75548/insolite/le-discours-de-colombia-de-kennedy-symbole-de-liberte-de-wikileaks
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