Carrol Quigley avait demandé que ce livre ne paraisse qu’après sa mort. Il est paru en anglais en 1981. édition française[3] est un pavé, format A4 de plus de 400 pages, très documenté.
Selon Quigley les puissances du capitalisme financier avaient pour ambition de créer un système mondial de contrôle financier dans les mains du secteur privé capable de dominer le système politique de chaque pays et l’économie mondiale.
L’auteur explique, à partir de documents d’archives, comment les élites anglo-saxonnes ont élaboré au 19e siècle un plan de bataille pour permettre à l’empire britannique, associé aux USA, une hégémonie sur le monde. Ce fut l’œuvre d’un groupe d’hommes liés à la haute finance de la City et de Wall Street. Des britanniques issus de l’aristocratie et de la bourgeoisie en liaison avec une élite américaine.
Quigley recense les noms, les liens sociaux et familiaux, les ambitions, les stratégies pour arriver à leur vision commune de gouvernance mondiale.
Pour expliquer leur liens, leurs ascension et pourquoi des britanniques à l’origine de cette mouvance, il remonte, en historien, dans le passé jusqu’à la fin du Moyen-âge.
Parmi les chefs de file du 19e et 20e siècles deux noms dominent: Cecil Rhodes et Alfred Milner.
Les «Bourses d’études Cecil Rhodes» pour le recrutement d’étudiants animés d’un esprit mondialistes, existent toujours.
Stratégies du groupe Milner : conseiller des hommes d’influence (par leur position ou leur fonction politique ou religieuse), influence économique et politique en coulisses, contrôle d’agence de presse, (rôle particulier du Times), de l’enseignement en particulier universitaire et propagande.
Quigley montre comment l’opinion britannique a été manipulée et il montre également le rôle décisif de cette oligarchie dans la gestion des deux guerres mondiales du 20e siècle par les anglo-saxons.
Après la première, et lors de la deuxième guerre mondiale, il démontre comment la France et d’autres pays furent les dindons de la farce orchestrée par le gouvernement britannique infiltré par cette oligarchie et dénonce l’aide apportée à l’ascension d’Hitler.[4]
Un commentaire personnel sur cet ouvrage :
Les recherches historiques de Quigley sont passionnantes mais trop longues à résumer.
Dans ce livre les faits ne sont plus d’actualité et les personnalités du groupe Milner sont maintenant remplacées par d’autres mais les stratégies de manipulation utilisées restent à peu près les mêmes.
Les actions d’un groupe secret d’hommes unis par la dévotion à une cause commune sont maintenant remplacées par le lobbysme.
La différence avec notre actualité réside surtout dans le fait que les hommes du 19ième décrits avaient des idéaux élitistes, ils étaient anti-démocratiques, se méfiaient des peuples et ne voulaient pas partager le pouvoir avec eux mais ils ne leur voulaient pas spécialement de mal, alors que notre oligarchie actuelle n’a plus d’idéal, seulement une soif de pouvoir et de profit sans limite et un mépris inhumain de la vie des peuples.
[1] Editions Culture et Racines. Présenté par Pierre HILLARD
[2] Carroll Quigley (19410-1977) est historien ; il a été professeur d’histoire à l’université de Georgetown de 1941 à 1976. Il enseignait aussi à la Walsh School of Foreign Office et était consultant au Département de la Défense des USA.
[3] Avant-propos de Pierre Hillard, docteur en Sciences Politiques, essayiste, spécialiste du mondialisme.
[4] Le traducteur Thibault Philippe ajoute une note page 379: «l’économiste et historien Antony Sutton exposa très largement comment ...Wall Street...finança la révolution bolchévique et l’ascension d’Hitler et donc du parti nazi. Voir ‘’Wall Street et la révolution bolchévique’’ et ‘’ Wall Street et l’ascension d’Hitler’’ traduits et publiés aux éditions Le Retour aux Sources en 2012 En complément ‘’Les secret de la réserve fédérale’’.»
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