08 mars 2022

81.Le transhumanisme - Jacques Testart

 

Transhumanisme : la société qu’on nous prépare

Entretien avec Jacques Testart[1]

par Estelle Brattesani[2]

Dans le revu NEXUS, n° 139 de mars avril 2022

 

Après la propagande anti-virus, les mêmes nous servent la propagande anti-russe avec les mêmes ingrédients de désinformation ou mal-information, de censure et de climat anxiogène afin de maintenir la population en état de choc ou de sidération. La covid-19 n’est qu’un épisode de l’agenda du chaos.


Au-delà des énormes profits réalisés par les laboratoires et la corruption généralisée des milieux qui profitent de la crise Covid-19 nous ne devons pas oublier que derrière cette crise se démène la caste mondialiste et son programme affiché sur le site du Forum de Davos : la nouvelle normalité ou le nouvel ordre mondial qui doit nous faire entrer dans l’ère du transhumanisme après avoir nié la démocratie et les droits naturels de l’Homme.

 
C’est pourquoi j’ai choisi aujourd’hui de résumer une interview de Jacques Testart qui s’inquiète des progrès technologiques destinés à nous conduire à cet ère du transhumanisme et s'inquiète de notre manque de résistance ou même de notre complaisance devant l’accélération des technologies douteuses dont l’utilité pour l'humain n’est pas démontrée.

 

 


 « Le transhumanisme est l’ennemi de l’humanisme, de l’idéal d’égalité … et de valeurs qui relient l’humain à la nature[3]. »

 

Jacques Testart, biologiste (premier bébé-éprouvette – 1982). A cofondé en 2002 « Science citoyenne », une fondation pour œuvrer à « mettre en démocratie » la science et les technologies[4], afin que les citoyens interviennent dans le choix des thématiques prioritaires et participent aux travaux scientifiques.  Cette fondation lutte contre les lobbies qui imposent des innovations douteuses ou néfastes et défend les lanceurs d’alerte.

 

Jacques Testart voit dans l’intensification des technologies numériques pour cause de crise C-19 une avancée précipitée vers l’ère transhumaniste.

 

Le transhumanisme, explique-t-il, « est une idéologie inspirée par l’eugénisme qui veut élever le niveau des performances de l’espèce humaine. » Il déclare le tranhumanisme « infantil, en proclamant des objectifs qui correspondent aux croyances des enfants (être le plus fort, ne jamais mourir…) et archaïques en recopiant les figures mythologiques de la puissance des dieux de l’Olympe et en mélangeant des espèces (hybrides humain-animal) évoquant centaures, sirènes et autres chimères »[5]).

 

Le transhumanisme n’a rien à voir avec « la médecine de pointe orientée vers l’assistance aux malades ». Il s’adresse aux bien-portants pour en augmenter les capacités ou pour espérer survivre (aux USA on peut faire congeler son corps pour 200.000$).

 

L’intelligence artificielle[6], capable de performances, en termes de vitesse, par exemple, est déshumanisante ; la sensibilité, l’affectivité, les émotions et sentiments y sont négligés et « ses réponses sont dépourvues de la vision qui leur donnerait du sens ».

 

Les principaux domaines de recherche transhumaniste, ou, plutôt les travaux y contribuant, en France, sont l’augmentation des capacités cérébrales, la connexion entre le cerveau et et IA, la recherche de gènes de longévité, la fabrication de gamètes artificielles, la prise de contrôle de la société par les algorithmes, etc. Ces travaux sont subventionnés par la recherche publique ou militaire et les grandes entreprises comme les GAFAM .

 

Les mieux financées sont la robotique, l’IA, l’interface cerveau-machine, le vieillissement, la génétique prédictive, les cellules-souche, etc.

 

« Le tranhumanisme est indifférent à l’environnement : on ira sur une autre


planète !
 ».

 « Il méprise les relations sociales, remplacées par des connexions numériques, veut imposer la généralisation de mutations génétiques et sociétales brutales. Il cultive l’indifférenciation entre vivant et inerte »

 

« Pour être transhumaniste il faut croire aux bienfaits systématiques du progrès[7] sans en retenir les nuisances. »

 

« Les transhumanistes soutiennent l’industrie nucléaire, les OGM, la géo-ingénierie, etc. ». C’est-à-dire des innovations contestables et contestées.

 

Jacques Testart est effrayé non seulement par ce futur transhumaniste mais déjà aussi par les ravages actuels de la numérisation et de la robotisation du monde. Il est effrayé également par la faible résistance que cela génère. Il trouve que la réalité tragique actuelle (perte de biodiversité, pollution, etc.) devait rendre les promesses transhumanistes « obsolètes et ridicules ». Il ajoute : « Voudra-t-on s’investir pour avoir un enfant au Q.I. élevé quand il faudra se démener pour manger et  survivre dans un univers hostile ?».

 

Le transhumanisme avance en multipliant les séductions mais pour le moment, il propose souvent des dispositifs dérisoires, comme compter ses pas, des puces sous la peau pour ouvrir sa porte ou allumer une pièce, des communications sans limite, une stimulation du cerveau.

 

« L’espèce humaine, conclut Jacques Testart, n’a pas à être améliorée. Il faudrait plutôt que chacun puisse exister comme un être libre, en valorisant son potentiel unique. »

 

« Le transhumanisme trace seulement des chemins profitables à certains industriels » et « il s’agit d’une aventure irréversible vers l’inconnu sans nécessité démontrée ».

 

 

Pour aller plus loin …

 

►Le site personnel de Jacques Testart : http://jacques.testart.free.fr/index.php?post/biographie

https://www.youtube.com/watch?v=Vm8ofvYeEDg : Conférence Iségoria : Jacques Testart "Intelligence Artificielle et Transhumanisme, progrès ou péril ?

 ►L’article de Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Testart

 

►L’ouvrage de Jacqus Testart publié au Seuil en 2018 (cf. note de bas de page n° 3 ci-dessus.


 

 

 

 

 



[1] Jacques Testart est né en 1939. Docteur ès Sciences, Directeur de Recherche honoraire à l'I.N.S.E.R.M.
Formation d'agronome et biologiste. Plus de 300 articles dans la presse scientifique internationale. Plus de 20 ouvrages de vulgarisation et de réflexion, où les propositions techniques de la biomédecine sont analysées et critiquées.

[2] Estelle Brattesani fait partie de l’équipe permanente de NEXUS.

[3] Au péril de l'humain, de Jaques Testart, avec Agnès Rousseaux. Les promesses suicidaires des transhumanistes, ed. du Seuil, 2018.

[4] La Fondation Sciences Citoyennes, dont Jacques Testart a été cofondateur en 2002, et dont il est désormais président d’honneur, est une association selon la loi de 1901. Son engagement s’articule autour de trois axes : 1) L’accroissement des capacités de recherche et d’expertise de la société civile, des forces associatives, consuméristes, syndicales et citoyennes (création d’un tiers-secteur scientifique). 2) La stimulation de la liberté d’expression et de débat dans le monde scientifique. 3) La promotion de l’élaboration démocratique des choix scientifiques et techniques.

[5] Réf. Loi votée le 1er août 2020 en France autorisant la création de chimères (mi-animal, mi-humaine).

[6] On peut aussi lire sur l’intelligence artificielle, dans ce même blog, l’article n° 38. L'Intelligence artificielle existe-t-elle ? - Luc Julia répond : non

[7] Sous-entendu le seul progrès technique ? »

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