25 décembre 2022

139. Khazars et Ashkénazes selon les nouveaux historiens israéliens

 

L'Empire khazar et les Ashkénazes


Un peu d’histoire

L'Empire khazar et les origines du peuple juif


Résumé d’une vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=wrXZ0dooSbk

 

 

Avant lire


L’observateur attentif ne manquera pas de constater en ce moment une opposition frappante entre une liberté d’expression qui s’amenuise de plus en plus et la révélation de plus en plus grande de toutes sortes de mensonges dans tous les domaines.

 

En France les débats d’idées sont interdits par des censeurs autoproclamés qui dictent ce qu’il est conforme de dire ou de ne pas dire car, bien sûr, dans son être intérieur, chacun peut penser ce qu’il veut.

 

Mais les mensonges multiples de nos sociétés occidentales entravent notre discernement et nous empêchent de développer des pensées en phase avec la réalité du monde, ce qui est, sur le plan spirituel, destructeur à plus d’un titre.

 

C’est pourquoi il est important de dénoncer tous les mensonges quels qu’ils soient : ceux concernant le mercantilisme des milieux médicaux, ceux à propos des manipulations liés au climat ou ceux qui ont trait au développement durable, etc.

 

Aujourd’hui, quand on dénonce les manipulations exercées par les pouvoirs occultes et illégitimes des oligarques, sans cesse reviennent les mêmes noms de corrupteurs. Quelques grandes familles dans les coulisses tirent les ficelles de nos marionnettes de politiciens. Parmi ces noms : Rothschild, Rockefeller criant à l’antisémitisme dès que l’on éclaire leur rôle dans toutes les affaires peu claires qui empoisonnent le monde.

 

Également il est interdit de critiquer le colonialisme et le militarisme de la théocratie d’Israël sans être assimilé à un vulgaire antisémite.

 

Alors, qu’en est-il réellement de l’origine sémite des Ashkénazes, les « juifs » les plus nombreux en Israël ou les plus influents dans le monde de la finance ?

  

 

 

Le narratif « historique »

Le récit historique le plus souvent raconté est celui de l’exil d’un peuple hébreu réparti au cours des siècles en Séfarades d’Espagne et du Maghreb, en Mizrahims du Moyen-Orient et Ashkénazes[1] d’Europe de l’Est.

 

 

Mais deux théories s’affrontent pour l’origine des Ashkénazes

 

1 - Ce sont des hébreux qui ont émigré vers Rome puis vers l’Allemagne avant d’aller plus à l’Est

 

2 - Ce sont des descendants de Khazars[2], peuple turco-mongol d’Asie Centrale ayant migré au sud du Caucase vers le 5e siècle puis ayant adopté la religion du judaïsme au 8e siècle.

 

Au sud de l’actuelle Russie, les Khazars, un peuple d’artisans du métal

 

Les Khazars, entre Mer Noire et Mer Caspienne, au sud de la Russie actuelle, ont une culture reconnaissable pour les archéologues à leur artisanat du métal : par exemple, par des boucles de ceintures et des harnais de chevaux ouvragés. Ils ont également un savoir-faire dans la production de fourrures et dans la capture d’esclaves. Ils contrôlent la route de la soie et prélèvent une part des richesses transitant par leur territoire. Ils sont organisés en tribus plus ou moins sédentaires protégées par des cavaliers khazars qu’ils rétribuent. En 740 leur roi Boulan[3] décide de se convertir au judaïsme et entraîne son peuple à faire de même.

 

En fait le territoire khazar se trouve entre 2 grands voisins, l’empire chrétien de Byzance et le califat musulman de Damas, qui cherchaient tous deux à s’étendre dans la zone habitée par les khazars avec la même stratégie de diffuser leur religion respective parmi la population qu’il convoite.

 

Le judaïsme, une troisième voie

 

Le judaïsme fournit à Boulan une opportunité, une troisième voie qui place les khazars à égalité avec ses deux rivaux.

 

Cette conversion d’un Etat entier à la religion juive est unique dans l’histoire. Mais toute la population ne l’accepte pas. Le géographe Al-Masudi[4], au Xè siècle écrit que dans la capitale khazar il y a 7 juges : 2 pour les juifs, 2 pour les musulmans et 2 pour les chrétiens et 1 pour les païens, juges qui jugent d’après les lois de chaque religion.

 

Donc il est possibles que les Ashkénazes ne soient pas des descendants d’hébreux mais des descendants de khazars dont certains émigrent progressivement vers l’Europe Centrale, peut-être poussés par les invasions mongoles tandis que d’autres restés sur leur terre formeraient les communautés juives du Caucase.

 

Une théorie du 19e siècle

 

Cette théorie du 19e a été popularisée par « La Treizième Tribu[5] » d’Arthur Koestler[6], paru en 1976. Elle remet en question l’origine des juifs ashkénazes et une partie de l’argumentaire historique du sionisme[7].

 

Le mouvement sioniste est un élan commencé au 19e siècle pour fonder un foyer national juif en Palestine sous domination britannique selon un droit légitime, donné par leu Dieu, pour retourner sur la terre de leurs ancêtres (Alliance avec le Dieu unique).

 

A contre-courant

 

Shlomo Sanden 2014

Le mouvement post-sionisme[8] israélien est à contre-courant de ce récit national juif israélien. Il est développé par les « nouveaux historiens » israéliens depuis 1990 et remet en cause les fondements de la nation israélienne. Ils étudient aussi Israël depuis sa création en 1948.

 

Le plus connu, Shlomo Sand[9], est très critique sur la politique israélienne actuelle. Il dénonce la colonisation des territoires palestiniens, le militarisme, la conception ethnocentriste de la citoyenneté, etc. Mais Shlomo Sand s’intéresse aussi à l’Histoire ancienne et aux Khazars qui sont cités longuement dans son ouvrage, le best-seller: « Comment le peuple juif fut inventé »

Il remonte encore plus loin que les Khazars et affirme que l’exil antique des hébreux vers l’Allemagne, celui des Ashkénazes, est une invention qui sert à masquer que le judaïsme s’est propagé majoritairement par conversion.

 

Les Romains n’ont jamais pratiqué la déportation de tout un peuple

 

Les traces historiques d’un tel exil, de dizaines de milliers de personnes déracinées, sont difficiles à mettre en évidence d’après lui. Il y eut des prisonniers et des morts lors de la prise de Jérusalem par les Romains mais pas exil de tous les hébreux d’après Shlomo Sand qui rappelle que les Romains n’ont jamais pratiqué la déportation de tout un peuple. Vider une province de sa population n’est pas rentable pour un Empire qui perçoit un impôt sur les terres cultivées. Et de toute façon les moyens logistiques pour la déportation d’un peuple n’existaient pas. Les historiens  s’accordent sur une population de 60 000 habitants à Jérusalem à cette époque.

 

Une autre grande révolte

 

Mais une autre grande révolte a lieu en Judée en 135 après J-C. Donc 65 ans plus tard les habitants juifs sont toujours sur place. Les historiens romains signalent une répression implacable mais pas d’exil.      

 

Si la Judée ne s’est jamais vidée de ses habitants qu’est devenue la majorité des Hébreux restés sur ses terres ?

 

Ce que Shlomo Sand dit…

 

Shlomo Sand estime que l’immense majorité s’est lentement convertie à l’Islam. 

 

Les conquérants musulmans appliquaient un impôt aux « gens du Livre » c’est-à-dire aux pratiquants des autres religions monothéistes, ce qui les incitait à embrasser l’Islam.  On sait que les incitations financières sont plus efficaces que les interdictions catégoriques. Beaucoup de chrétiens et de juifs adoptent la religion musulmane dans les Etats musulmans.

 

La majorité juive disparaît par conversion progressive d’après l’historien Shlomo Sand.

 

Les descendants des Hébreux seraient, en réalité, les Palestiniens !

           

Les nationalistes Palestinien reprennent cette théorie pour contester jusqu’à l’existence de l’État d’Israël

 

Mais dans cette région du Moyen-Orient en conflit depuis plus de 70 ans, la conversion ou non d’un peuple nomade au Moyen Age prend des allures de bombe identitaire et politique.

L’affaire Khazare permet de comprendre la spécificité de la démarche historique et le statut problématique qu’y occupe la vérité objective. Les sources sont soumises à interprétation. Avec un enjeu idéologique on a tendance tordre le récit dans le sens qui arrange.        

 

La génétique a ajouté son grain de sel. Une étude qui allait dans le sens khazar en 2012 a été décriée par les contestataires qui estimaient qu’elle portait sur un nombre réduit d’individus.

Un linguiste affirme aussi que l’origine du yiddish n’est pas allemande mais slave, ce qui va encore dans le sens de l’origine khazare.

 

Le plus virulent des juifs qui contestent l’origine khazare des ashkénazes est Stampfer.

Les Ashkénazes, qui parlent le yiddish, sont aussi les plus nombreux à avoir rejoint Israël.

Les thèses s’affrontent sans débat serein pour l’instant.

 

L’oratrice de cette vidéo conclut : « Peu importent les origines, la majorité des Palestiniens et des Israélien aspirent à une cohabitation. » et cite Ernest Renan, qui disait  à la Sorbonne le11 Mars  1882 : « L’oubli et même l’erreur historique sont un facteur essentiel de la création d‘une nation. »   

 


                                   



[1] L'appellation Ashkénazes (ou Ashkenazim) désigne les Juifs d'Europe centrale et orientale. (d’après Wikipédia)

[2] Les Khazars sont un peuple mystérieux qui suscite de plus en plus la curiosité et provoque sans cesse de nouvelles discussions. D'origine turco-mongole, il réussit à construire au Moyen Âge un empire puissant dans les steppes de la Russie du Sud et de l'Ukraine actuelle, empire qui dura près de trois siècles. (https://www.cairn.info/l-empire-khazar--9782746706330-page-35.htm)

[3] Bulan était un roi khazar qui mena la conversion des khazars au judaïsme. La date de son règne est inconnue mais il est généralement situé autour des années 740. Généralement considéré comme roi ou khan, l'écrivain Kevin Brook le suppose général. Son nom signifie « élan » - l'animal – en langue khazare. (Wikipédia)

[4] Al-Mas'ûdî ou Al-Masudi ou Maçoudi né à Bagdad à la fin du IXe siècle, mort en septembre 956, est un polygraphe arabe, à l'apogée de l'islam classique. (d’après Wikipédia)

[5] Il défend la thèse selon laquelle les Juifs d’Europe de l’Est et leurs descendants, c'est-à-dire les Askhénazes, ne descendent pas (ou peu) des anciens Israélites. Bien que cette thèse ait alors attiré l'attention, elle a été rejeté par les historiens. (d’après Wikipédia)

[6] Arthur Koestler, né Artúr Kösztler le 5 septembre 1905 à Budapest et mort le 1ᵉʳ mars 1983 à Londres, est un romancier, journaliste et essayiste hongrois, naturalisé britannique (Wikipédia)

[7] Mouvement politique et religieux, visant à l'établissement puis à la consolidation d'un État juif en Palestine (Le Robert).

[8] Le postsionisme ou post-sionisme est un concept soulignant, pour ceux qui s'y rattachent, que le sionisme est une idéologie dépassée ou caduque. Il est le résultat d'une réflexion pluridisciplinaire menée entre autres par les nouveaux historiens israéliens, dont Shlomo Sand. (d’après Wikipédia)

[9] Shlomo Sand, né en 1946 est un historien israélien. Il est professeur à l’université de Tel Aviv depuis 1985. Il fait partie des nouveaux historiens israéliens.

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