La presse aux ordres
«Les médias mainstream. Caisse de résonance de l’état profond»[1]
par Didier MAÏSTO[2]
Les lecteurs de Gala ont eu droit récemment, sous la plume de Corinne Lhaïk, à une confidence hautement intéressante concernant Emmanuel Macron: «Il passe sa vie à regarder la télé, Il est hypnotisé par BFM TV. A l'Elysée, tout le monde regarde BFM TV." Emmanuel Macron sait bien choisir ses medias… BFM est bien rarement d’opposition. Mais, la presse… quel est le rôle de la presse? Dans cet article, Didier Maîsto décrypte. Il explique. Il dénonce. Morceaux choisis…
La manipulation de l’opinion…
Le financement de la presse…
Quid de l’audiovisuel…
L’auteur de larticle raconte comment et avec qui
En ce qui concerne les radios
«Dès qu’on aborde la question de l’influence de l’état profond dans les médias, ses chiens de garde vous qualifient de 'complotiste’ et de ‘fasciste-faisant-le-lit-du-RN’
Intéressons nous à la seule vérité des faits, à travers quelques cas concrets et emblématiques.
A l’heure où le nouveau gouvernement ressemble à un casting de téléréalité, il est primordial d’analyser les mécanismes sophistiqués de la fabrication massive d’un consentement»
«La France est 34ème [sic !] dans le classement 2020 pour la liberté de la presse réalisé par Reporters Sans Frontières»
Ce n’est pas étonnant si on se souvient qu’il y a peu de temps «des propos orduriers qualifiaient les Gilets Jaunes et les rares journalistes indépendants, sur le terrain, ont été réprimés: empêchés de filmer, placés en garde à vue, relâchés à la fin des manifestations sans même un rappel à la loi. Seule la ‘vérité officielle’ devait être diffusée... [ou] fabriquée... par l’exécutif comme... l’affaire de la pseudo attaque de la Pitié-Salpêtrière.»
La manipulation de l’opinion…
«85% des chaînes de télé sont aux mains des groupes qui dépendent des marchés publics. 51% des médias, tous supports confondus, comptent organismes financiers, banques et assurances à leur capital.
Il est difficile de tracer leur véritable actionnariat, tant les fantômes qui les contrôlent ont mis d’écrans de fumée et myriades de structures aussi complexes qu’opaques…
Conséquence de ce brouillard ? Juste avant la présidentielle... E. Macron a été présenté par l’ensemble de la presse mainstream comme le candidat antisystème alors qu’il en est l’archétype.
Le financement de la presse…
«Le montant de l’aide versées en 2015 à 4 publications: Aujourd’hui en France, Libération, Le Figaro, Le Monde, par des milliardaires (respectivement Arnault, Drahi, Dassault et Niel) [s’élève à] 5 438 216 Euro... ajoutés aux 26 millions d’Euros d’argent public censés assurer ’le pluralisme des opinions’»
Quid de l’audiovisuel…
«Dans l’audiovisuel les manipulations sont d’une tout autre envergure…
Le Tout-Paris... le gratin people... le couple présidentiel, des ministres ou ex-ministres, des conseillers d’état, les présidents successifs du CSA, des chefs de parti, des journalistes ou présentateurs célèbres, des milliardaires, des avocats, des magistrats, des acteurs se congratulent [lors de dîners] chez Houzelot[3], ex lobbyiste de TF1... proche de Juppé, Hollande, Bergé et du couple Macron…
L’auteur raconte comment ce Houzelot, grâce à ses relations et par une arnaque a pu acheter et revendre dans la foulée avec plus-value une chaîne télé.
«Les fonctionnaires du CSA... [dépendent] de lignes de crédit assurées par la crème du CAC40, par l’ex-émir du Quatar et un oligarque ouzbéco-russe. Même si le CSA est devenu une autorité administrative indépendante... c’est toujours le règne de l’entre-soi et de la connivence. Et c’est toujours l’Elysée qui décide! Il y a beaucoup d’argent à gagner à la télévision.»
L’auteur de cet article raconte comment et avec qui.
Il constate «le même processus mondialisé» que dans les secteurs alimentaire et pharmaceutique, c’est-à-dire des productions où la quantité industrielle se fait au détriment de la qualité.
Les émissions, les programmes télé sont aussi médiocres, d’après lui, que nos aliments et médicaments industriels, et, comme eux, empêchent la survie des producteurs et des artistes capables de productions de meilleure qualité.
d'une presse sous perfusion
Il précise également après avoir côtoyé «le petit cénacle de l’audiovisuel», combien celui-ci méprise les auditeurs et spectateurs et cite l’un d’eux: « Tout le monde dit regarder Arte mais la vérité, c’est que les gens sont cons ».
En ce qui concerne les radios :
«Pour éviter que le gâteau soit partagé avec de nouveaux acteurs... ils ont dégainé l’arme fatale: Médiamétrie, ‘société anonyme spécialisée dans la mesure d’audience’. Les 13 radios présentes au conseil d’administration de Médiamétrie ne représentent que 1,44% des 900 radios émettant en France. A partir de mesures fantaisistes... Médiamétrie attribue à chacun de ses adhérents la quote-part censée lui revenir en fonction de son audience. Le Canard Enchainé, en 2016, s’est fait l’écho de l’absence de fiabilité des dites mesures.»
L’auteur explique comment cette société, Médiamétrie, arbitrairement, privilégie certaines radios et fait barrage à d’autres, comment «la corruption d’amont en aval» est organisée et comment se comporte «une oligarchie, donneuse d’ordre».
«Il s’agit là ...d’une alliance entre le pouvoir politique, le CAC40, dont moins du quart des effectifs sont salariés en France, les médias et quelques magnats étrangers venus rendre de menus services aux élites françaises… L’idée même de nation leur est insupportable: pas bon pour le business!»
«En réalité il n’y a plus ni droite ni gauche... pour les partis auto-proclamés ‘de gouvernement’ et les prétendus médias pluralistes qui en constituent la sous-classe servile. Tout n’est plus que positionnement marketing, surtout depuis l’Europe de Maastricht.»
«L’Etat profond tient les médias, laisse courte, par la distribution d’aides publiques à la presse, par sa maîtrise totale et absolue sur les canaux audiovisuels, par l’influence qu’il exerce sur l’autorité judiciaire à tous les niveaux...et enfin par l’autocensure des journalistes qui ne peuvent plus exercer leur métier en dehors des clous... de ce mondialisme effréné, sous peine de licenciement immédiat.»
«Bienvenue dans le monde de la désinformation... dans la France de 2020, ou de ce qu’il en reste.»
Sans commentaire MFT
[1] In FRONT POPULAIRE, n° 2, d’automne 2020, pp. 50-57
Sud Radio a largement couvert la crise des Gilets Jaunes fin 2018 et actuellement donne la parole à des «résistants» comme Henrion-Caude, Péronne, etc.
[3] Pascal Ouzelot, d’après Les Echos, l'inconnu le plus célèbre du PAF. Fondateur de la chaîne Numéro 23, il a réalisé une opération spectaculaire en vendant sa chaîne, à l'audience confidentielle, pour 90 millions d'euros au groupe NextRadio TV. Un homme controversé, qui arpente les couloirs du PAF depuis près de trois décennies. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pascal_Houzelot
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