14 mai 2022

90.Vers un nouvel âge de départ à la retraite - Nexus en ligne

 

Les promesses de campagne d’Emmanuel Macron : 

la première, reculer l’âge de la retraite à 65 ans. Celle-là, gageons qu’elle sera tenue !

Résumé d’un article de la revue NEXUS en ligne intitulé :

« Retraites : une réforme controversée, pilotée par une ancienne consultante de McKinsey » (https://www.nexus.fr/actualite/news/retraites-reforme-pilotee-mckinsey/)


 Avec quelque commentaires et ajouts

 

Il s’agit, en fait et en gros, de détricoter, avec la complicité de la gauche (elle s’est prononcée tout entière pour E. Macron au deuxième tour des récentes présidentielles) les avancées sociales de celle-ci lors de l’élection de François Mitterrand en 1981. Où sont-ils les cocus dans cette histoire ?

Mais, pas folle la guêpe !

Dans cette affaire E. Macron a trouvé un alibi de taille, car selon le journal en ligne Linternaute du 29.04.2022 : son projet s’appuie sur une autre promesse de campagne : celle de porter le minimum vieillesse à 1.100 euros : "On veut revaloriser les retraites, et particulièrement les petites retraites. Pour un salarié qui a travaillé toute sa vie, ce sera 1 100 euros par mois. Pour financer ça, on dit qu'on veut travailler plus longtemps parce qu'on vit plus longtemps" (Stanislas Guérini sur France Inter au lendemain du deuxième tour). »

Et il y a encore un autre alibi, car selon ce même journal : pour M. Macron, il s’agirait de  « ramener l'âge de départ à la moyenne européenne, à ce que font les pays autour de nous. On va prendre le temps de le faire sur une dizaine d'année » (Stanislas Guérini sur France Inter au lendemain du deuxième tour).

Ainsi qu’une menace-alibi : "Si on ne fait rien, le déficit va s'accroître. 9 milliards en 2025, 12 milliards en 2027 et 17 milliards en 2030. Il faut équilibrer nos retraites…) (Jean Castex également sur France-Inter dès le 19 avril)

La revue Nexus, dans ses Actualités en ligne  : Retraites : une réforme controversée, pilotée par une ancienne consultante de McKinsey

Selon cet article : « Le président Macron veut décaler l’âge de départ à la retraite à 65 ans et en finir avec les régimes spéciaux. Pour mener à bien son projet, il a fait appel à une ancienne consultante du cabinet McKinsey. »

C’est le Journal du dimanche du 21 avril qui a révélé des informations.



Pour son projet de  retraite à 65 ans et en finir avec les régimes spéciaux, Macron a fait appel à Marguerite Cazenave, une ancienne consultante du cabinet MacKinsey, chargée des points techniques. Dans le duel de l’entre deux tours,  entre Macron et Marine Le Pen, le président s’est, paraît-il ; appuyé sur son  expertise pour argumenter.

Cette conseillère de l’ombre (rien à voir avec l’ancien Ministre de l’intérieur de François Hollande, Bernard Cazenave), fille d’un député LRM, fut recrutée par l’ancien directeur de la sécu puis travaille pour le premier ministre et le chef de l’État. C’est elle qui crée le régime unique à point et déploie la vaccination contre le Covid-19.

 

Gouverner « autrement », mais « autrement » comment ?

 

Dans les promesses du président pour son nouveau quinquennat il y a celle de gouverner différemment, de placer l'écologie au cœur de son nouveau quinquennat, et de lancer une série de chantiers… Ces chantiers se déclinent en ‘Promesses écologiques’, ‘Pouvoir d’achat’ et la controversée réforme de la retraite pour porter l’âge de départ à 65 ans.

 

C’est une réforme que les Français rejettent à 77 %.

 


Mais, malgré cela, le président veut aller au bout de sa réforme des retraites, et décaler l’âge de départ à 65 ans.

 

Le « en même temps »  de Macron continue : il annonce vouloir gouverner « autrement » dès sa dernière élection et en même temps son ministre Bruno Le Maire évoque la possibilité d’utiliser le 49.3 pour passer la réforme des retraites en force.

 

En effet, cet article de notre Constitution, considéré par certains comme un déni de la démocratie, permet au gouvernement de passer une loi en faisant fi du vote parlementaire.

 

Donc, Macron va en même temps gouverner autrement et en même temps continuer comme avant à court-circuiter l’institution parlementaire et à  réutiliser le 49.3 comme cela  avait été déjà fait en 2015 sous Hollande pour une loi qu’il avait menée en tant que ministre de l’économie.

 

Pourquoi cette loi est injuste :

A l’âge de la retraite, 25 % des plus pauvres sont déjà morts.

(données INSEE)

 

« Si la retraite à 65 ans devenait une réalité, ce seraient donc autant de personnes en plus qui partiraient sans avoir pu profiter de la fin de leur vie… »

En France, l’espérance de vie en bonne santé s’élève à 64,5 ans pour les femmes et 63,4 ans pour les hommes en 2018 selon les chiffres exploités par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). D’après un rapport de l’INSEE « à l’âge de départ actuel, c’est-à-dire 62 ans, un quart des travailleurs les plus pauvres sont déjà morts, alors que 95 % des plus riches sont toujours en vie. Si la retraite à 65 ans devenait une réalité, ce seraient donc autant de personnes en plus qui partiraient sans avoir pu profiter de la fin de leur vie… »

 

Quel est pour le gouvernement l’intérêt de la réforme ? L’argent !

 

L'instauration du recul de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans devrait permettre à l'Etat d'économiser environ 8 milliards d'euros d'ici à 2027

L'objectif est de reculer l'âge de départ de 4 mois chaque année, jusqu'en 2034 ou la réforme devrait entièrement voir le jour. Autrement dit, la première génération à partir à la retraite à cet âge-là avec une retraite complète sera la génération 1969.

Le système de retraite français est actuellement composé de 42 régimes distincts : le régime général, les régimes complémentaires (Agirc-Arrco, Ircantec...), les régimes spéciaux (SNCF, RATP, industries électriques et gazières...) et les régimes autonomes (professions libérales…)

 

D’un objectif à l’autre !

 

L'objectif initial était la création d'un système universel, par points et par répartition, supprimant ainsi les régimes spéciaux (SNCF, industries électriques et gazières, RATP...). 

Avec plus de 300 milliards de dépenses annuelles, les retraites constituent le principal poste de dépenses publiques, à 13,5% du PIB, loin devant nos voisins européens. 

Selon une note confidentielle produite par la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) et obtenue par le magazine Challengescertains scénarios ont déjà été chiffrés. Une hausse de la durée de cotisation, à raison d'un trimestre par an pour atteindre 176 trimestres (soit 44 ans) pour les personnes nées à partir de 1968, assurerait un rendement financier de 300 millions d'euros en 2022 à 12 milliards d'euros en 2060. Quid d'un éventuel report de l'âge légal de départ ? Tout dépend du rythme adopté. Mais s'il consistait à le relever à 64 ans dès 2025, le rendement serait estimé à près de 18 milliards d'euros dès 2027. 

 




 

 

 

Pour mémoire et pour aller plus loin :  

Le calendrier établi par le Linternaute dans son dossier très détaillé sur ce sujet (mis à jour le 29 avril 2022 à 09h05) : https://www.linternaute.com/argent/guide-de-vos-finances/1400357-reforme-des-retraites-65-ans-pour-s-aligner-sur-la-moyenne-europeenne-selon-macron/

 

 

2020, 2021 ou 2022... Quel calendrier pour la réforme des retraites ?

Elle a déchaîné les passions, suscité la colère des partenaires sociaux, y compris des syndicats initialement favorables au projet. Suspendue sine die, la réforme des retraites a connu de multiples rebondissements. Linternaute.com vous propose de revoir la chronologie de ce projet social controversé en quelques dates clés : 

 

Mai à décembre 2018 : le Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye mène des concertations avec les partenaires sociaux et une plateforme citoyenne est lancée. 

18 juillet 2019 : le Haut-commissaire remet son rapport sur la réforme des retraites au Premier ministre, Edouard Philippe. 

12 septembre 2019 : discours du Premier ministre Edouard Philippe devant le Conseil économique et social (Cese). Il dévoile les grands principes de la réforme, reprenant en grande partie le rapport Delevoye. 

Septembre à décembre 2019 : nouveau round de négociations sur la réforme des retraites avec les partenaires sociaux. Il porte notamment sur les mécanismes de solidarité, l'âge et la durée de cotisation, l'équilibre futur du système de retraite et le mode de gouvernance. Une nouvelle plateforme citoyenne est ouverte, et des réunions d'information sont réalisées partout sur le territoire. 

5 décembre 2019 : le conflit social débute. De nombreuses professions comme les avocats, opposés à la réforme des retraites, descendent dans la rue. 

24 janvier 2020 : présentation de la réforme des retraites en Conseil des ministres, composée d'un texte de loi ordinaire et d'un texte de loi organique. Le Conseil d'Etat rend un avis particulièrement critique sur le projet de loi, et notamment sur l'étude d'impact, composée d'un millier de pages. Les partenaires sociaux et l'exécutif s'écharpent sur l'épineuse question de l'âge pivot. Le gouvernement promet de lancer une conférence sur le financement du système de retraite en avril. 

 

Février 2020 : la réforme des retraites est étudiée à l'Assemblée nationale, d'abord en commission des affaires sociales, puis en séance plénière. Les oppositions multiplient les amendements pour bloquer le processus législatif. 

Début mars 2020 : le projet de loi est adopté grâce au 49.3. 

Mi-Mars 2020 : le président de la République annonce la suspension des grandes réformes, dans le contexte d'urgence sanitaire. 

Été 2020 : nouvellement nommé, Jean Castex indique la réforme des retraites sera maintenu. Il réclame un nouvel état des lieux des finances du système de retraite.

Octobre et novembre 2020 : Le COR publie une note d'étape, ainsi que son rapport annuel, faisant état d'un déficit creusé en raison de la crise.

Juin 2021 : le COR publie un rapport sur le déficit creusé par la crise, s'établissant à 13 milliards d'euros. 

6 juillet 2021 : sommet social à l'Elysée

10 novembre 2021 : le président de la République, Emmanuel Macron, renonce à mettre en place une réforme des retraites d'ici la fin de son mandat.

15 décembre 2021 : lors d'une émission sur TF1 "Où va la France ?", Emmanuel Macron évoque sa vision des réformes à venir dont la nécessité d'une réforme du système de retraite. Il évoque désormais la possibilité d'un système avec "trois régimes" et un allongement de la durée du travail pour prétendre à la retraite.

Mars 2022 : Le projet de réforme des retraites d'Emmanuel Macron est abandonné, mais reste un des thèmes de campagne principaux et un enjeu fondamental de la présidentielle 2022.

Avril 2022 : Emmanuel Macron se prononce en faveur du recul de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans de manière progressive. Soit un recul de 4 mois par an jusqu'en 2032.

 

 

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